La Rochelle, victime de la mer Noire

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La campagne 2016-2017 avait été plus que morose pour la production française, avec des rendements catastrophiques. La situation avait largement profité aux blés d’origine russe et ukrainienne qui ont grignoté un peu plus de parts de marché et qu’ils ont manifestement confortées.

« Cette année, nous avons retrouvé quantité et qualité plus que correctes », avait alors souligné Jean-François Lépy, directeur général négoce du groupe Soufflet, lors de la Bourse des produits agricoles fin juin à La Rochelle. « Mais les pays de la mer Noire sont restés très présents et nous avons dû attendre janvier pour que le trafic reparte ».

Jean-François Lépy regrette que ce soit désormais le blé russe et son taux de protéine moyen de 12,5 % qui sert d’indicateur de référence pour les qualités meunières. « La campagne a été frustrante. Nous avions pourtant une très belle qualité et un taux de protéine de plus de 12 %, mais nous n’avons pas mieux vendu pour autant… ».

Ultime aléa, les grèves à la SNCF ont perturbé l’approvisionnement des silos et freiné l’activité dès avril. « Nous avons dû faire attendre des navires pour les remplir », souligne Vincent Poudevigne, directeur général du groupe Sica Atlantique, « et même casser des contrats quand nous n’avons pas pu charger. Le paradoxe, c’est que les silos étaient pleins ».

Au total, ce sont quelque 150 000 t, restées chez les agriculteurs, faute d’avoir pu être expédiées. Ces stocks représentent aujourd’hui le double de ce qu’ils sont habituellement. Le risque est maintenant d’un engorgement des silos alors que les moissons démarrent.

150 000 t non expédiées

Pour la dernière campagne, La Rochelle a cependant exporté 3,8 Mt de céréales. Le blé, qui représente à lui seul plus de la moitié des exportations, a eu pour premier client l’Arabie saoudite, suivie par la Chine et l’Afrique occidentale. L’Italie a fait un retour remarqué, notamment sur le blé dur. Le trafic s’est partagé entre 75 % vers des pays tiers et 25 % vers des pays communautaires, quand les proportions sont habituellement de 80 et 20 %.

La Russie a doublé sa capacité de production sur les cinq à six dernières années et, de fait, renforcé sa présence sur le marché des céréales. La donne a désormais changé: une compétition exacerbée, des prix plus volatils et une planification des chargements limitée à deux voire trois semaines.

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