Aujourd’hui minime et marginal, le trafic de céréales à Anvers fut jadis une réalité. L’effondrement de l’Union soviétique a eu pour conséquence de réduire à peu de chose son rôle en tant que port céréalier. En 1980, ce trafic représentait pourtant 7,85 Mt. Des cargaisons en provenance d’outre-mer étaient déchargées, stockées et réexpédiées vers la Russie. En 2001, les flux n’atteignaient déjà plus le million de tonnes. En 2017, un trafic maritime d’un peu plus de 343 000 t était enregistré au déchargement, composé de diverses céréales, notamment de l’orge, destinées essentiellement à la consommation domestique. Au chargement, Anvers a touché son point le plus bas jamais atteint, avec 23 000 t.
Entre-temps, une spécialisation s’est développée sous l’impulsion de la coopérative française Axéréal, spécialisée dans la production de malt technique.
C’est à Anvers que le groupe, dont la dizaine d’implantations en Europe représente une production annuelle de 1,5 Mt de malt, possède son implantation la plus importante. Connue sous le nom de Boormalt, l’entreprise belge acquise par la française en 2004 est active dans la transformation de l’orge et la production de diverses qualités de malt. En février 2017, elle annonçait la construction d’une quatrième unité sur son site d’Anvers, pour en faire la plus grande malterie au monde, d’une capacité annuelle de 470 000 t.
Doté d’un centre de R&D et de la certification Iso 5001, le site d’Anvers est aussi un hub multi-modal pour l’exportation de malt avec une interface logistique de stockage et de conditionnement en sacs, big-bag, vrac et conteneurs.
Ces activités sont soutenues par la filiale Sobelgra, dont le terminal portuaire est équipé de silos et de moyens de manutention capables de desservir des vraquiers jusqu’à 75 000 tpl. L’usine anversoise réceptionne ainsi entre 600 000 et 700 000 t d’orge par an en provenance de France et de Belgique, trafic assuré par allèges et camions, et du Royaume-Uni, par navires. Elle reçoit aussi les cargaisons de malt fournies par ses autres malteries en Europe. C’est Sobelgra qui assure les exportations de malt – en sacs et/ou conteneurs, par barges ou par navires – notamment pour approvisionner des clients brasseurs, situés en Afrique, Asie et Amérique du Sud. Cette production à l’export, qui représente 50 % de son chiffre d’affaires, porte sur plus d’un million de tonnes par an.
à Gand, membre de la nouvelle configuration belgo-néerlandaise North Sea Port, les trafics céréaliers sont essentiellement animés par Euro-Silo. L’entreprise locale a traité 4,7 Mt de céréales et dérivés en 2017, dont 87 % assurés par la voie maritime (8 % par le fluvial, notamment dans le cadre de transbordement à Rotterdam, 5 % par la route). Son activité sert principalement le géant américain Cargill (pour la trituration d’oléagineux) et la société Van de Ven. D’autres réceptionnaires sont situés au Benelux et en Suisse. Ce trafic d’importation est notamment composé de blé et froment (en provenance du Canada), d’orge et de maïs (de France et de la mer Noire), de soja (d’Amérique du Sud)… Pour traiter ces trafics, l’entreprise dispose de deux terminaux auxquels accèdent des vraquiers jusqu’à 70 000 tpl. Elle y assure le stockage en silos (capacité 650 000 t) et la distribution se fait pour plus de 60 % par barges et camions.