La flotte de commerce naviguant sous le pavillon tricolore aura perdu une unité en 2017 si l’on s’en tient à la comptabilité tenue par la Mission de la flotte, dont le dernier rapport a été publié récemment par la Direction générale des infrastructures et de la mer (DGITM). Au cours des six derniers mois de l’année 2017, les effectifs de la flotte de transport (qui compte 165 navires) ont perdu une unité par rapport au 1er juillet 2017 moyennant deux entrées pour trois sorties. Parallèlement, la flotte de navires de services maritimes a enregistré 11 entrées pour 9 sorties, segment notamment marqué par les déboires de Bourbon Offshore Surf (plusieurs radiations du pavillon prévues). Par le jeu des additions et soustractions, le drapeau français peut déplorer la perte d’un navire.
Sur les 165 navires composant la flotte française de transport, 75 sont inscrits au Registre international français (Rif), 54 au registre métropolitain et 36 aux registres d’Outre-Mer, dont 23 en Polynésie française.
Sur ce segment, l’âge moyen a atteint 10,2 ans au 1er janvier 2018 (9,9 ans au 1er juillet 2017), ce qui est en fait une flotte jeune, eu égards à la moyenne d’âge de la flotte européenne (14,4 ans) et mondiale (14,6 ans).
Une entrée mais trois sorties dans le pétrole et le gaz
Dans le détail par segments, la flotte pétrolière et gazière (41 unités) a connu 1 entrée (le Mayoury, pour le compte de la Compagnie fluviale de transports) et 3 sorties. L’Artois, transporteur de brut d’Euronav, a été vendu à des intérêts américains, rebatisé Ridgebury Artois et battant pavillon des îles Marshall. Le Tamarin, transporteur de produits pétroliers pour Socatra, a été exporté « au profit d’intérêts britanniques », battant pavillon des îles Marshall. Le FS Salomé, de ST Management (Sea-Tankers) a été, lui, radié du Rif. Il bat pavillon luxembourgeois mais reste exploité par le même armement.
La plupart des navires du segment sont immatriculés au Rif mais seuls cinq transporteurs de produits sont inscrits au premier registre. L’environnement restera contraint pour le transport maritime de pétrole.
Les grands tankers de type VLCC (very large crude carriers), dont les revenus journaliers par navire ont pu accuser des baisses jusqu’à 57,5 % selon les données de Clarksons Research, ont été affectés par la politique de baisse des quotas de production de l’Opep visant à rééquilibrer le marché pétrolier. La progression de la flotte mondiale, malgré une hausse des navires démantelés, reste encore trop élevée pour permettre une hausse des taux de fret.
Un bond de 139,5 %
La flotte « de charge » (porte-conteneurs, rouliers et conventionnels) compte, elle, 62 navires au 1er janvier 2018. Elle vient d’accueillir l’arrivée du porte-conteneurs CMA-CGM-Antoine-de-Saint-Exupéry, que l’armateur français a immatriculé au Rif fin décembre. Le navire de 400 m de long, construit en 2017 aux Philippines par Hanjin, possède une capacité de 20 600 EVP.
La flotte tricolore pourra également compter d’ici 2020 quelques autres unités grâce à CMA CGM. L’entreprise basée à Marseille a commandé une série de 9 porte-conteneurs de 22 000 EVP propulsés au GNL au groupe chinois China State Shipbuilding Corporation. Trois d’entre eux, dont l’entrée en flotte est prévue à partir de 2020, seront immatriculés au Rif.
Sur ce segment, les concentrations vont bon train. Les capacités détenues par les dix principaux opérateurs de ligne régulière ont atteint en 2017 le taux record de 77 %. Le spécialiste Alphaliner indique que les commandes de construction neuve de porte-conteneurs ont bondi de 139,5 % pour atteindre 671 641 EVP en 2017, contre seulement 280 480 EVP en 2016, après ajustement pour annulation de commandes. La demande de transport est donc forte avec des taux de remplissage à plus de 90 %.
Enfin, le panorama ne serait pas complet sans les 62 navires passagers enregistrés au 1er janvier 2018, qui n’enregistre aucun mouvement de navires dernièrement. Toutefois, la croisière maintient sa dynamique, profitant aux chantiers navals français. La compagnie hexagonale Ponant, leader mondial de la croisière de luxe, renforce notamment sa position avec 5 navires en commande.
165
La flotte de commerce (transports et services maritimes) sous pavillon français compte 408 navires, dont 165 navires de transports et 234 de services maritimes et portuaires.
La flotte tricolore de transport est relativement jeune, de l’ordre de 10 ans, bien en deçà de la moyenne européenne et mondiale.