2018, année anti-commerce?

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Année de reprise? s’interrogeaient les observateurs de l’économie portuaire à l’issue de cette « drôle » d’année que fut 2017. Après le passage à vide qu’avaient connu les acteurs du transport maritime mondial en 2016 – la Chine en décélération, le secteur des matières premières à la peine… – 2017 avait soldé tous les pronostics en s’achevant sur une nette et inattendue reprise. Quasiment tous les ports avaient ainsi retrouvé des niveaux réconfortants. Et ce, dans une conjoncture de reprise de plus en plus franche au gré des mois (la plus forte depuis 2011) du commerce mondial (+ 3,8 %) et des échanges mondiaux de marchandises (+ 4,7 %) qui n’ont « épargné » aucune région. L’Asie peut tout de même revendiquer une bonne part de ce regain d’activité, s’agissant tant des exportations que des importations (+ 6,7 % et + 9,6 %). Le continent nord-américain a, lui aussi, apporté son écot aux exportations et aux importations (avec une croissance autour de 4 %) après avoir très peu alimenté la croissance des échanges ces derniers temps. L’Europe y aurait (moins) contribué, à hauteur de 3,5 % aux exportations et de 2,5 % aux importations, selon l’Organisation mondiale du commerce.

Pour les acteurs portuaires, 2017 fut néanmoins une divine surprise dans un contexte de consolidation des transporteurs maritimes et de reconfiguration des alliances maritimes.

« Des représailles, dernière chose dont l’économie mondiale ait besoin »

C’est sur cet arrière-plan que s’est profilée 2018. Après avoir gagé dès septembre 2017 sur une croissance de 3,2 % du volume des échanges de marchandises (mesuré par la moyenne des exportations et des importations), le gendarme du commerce mondial a finalement rectifié le tir en avril dernier, avec une prévision dans les clous de 2017, soit une croissance de 4,4 %.

« La forte croissance du commerce observée actuellement sera vitale pour entretenir la reprise économique. Cependant, ces progrès pourraient être rapidement compromis si les gouvernements recourent à des politiques commerciales restrictives. Un cycle de représailles est la dernière chose dont l’économie mondiale ait besoin », avait alors tonné le directeur général de l’OMC, Roberto Azevêdo. Allusion non feutrée aux mesures protectionnistes que promettent les États-Unis à quelques-uns de ses partenaires, qui garantissent à leur tour un effet boomerang si elles étaient appliquées. Reste que ces différentes « amabilités » impactent des marchandises très largement échangées et un grand nombre de pays.

Et d’ores et déjà, certains indicateurs alertent parce qu’ils s’écartent d’une trajectoire positive: si le trafic des ports de conteneurs était proche jusqu’à présent de son plus haut niveau jamais enregistré, indique un graphique réalisé par l’OMC, parallèlement les commandes mondiales à l’exportation (tirée des indices des directeurs d’achat) plongent, à une valeur de 51,8 fin mars, soit son niveau le plus bas depuis décembre 2017. À modérer toutefois. Au-delà de 50, le commerce mondial reste quand même dans une zone dite d’expansion mais l’OMC veut y voir voit le signe des récents « discours anti-commerce ».

Le chiffre-clé

5 à 6 %

Pour rappel, en 2017, tous les ports et tous les segments de trafics sont sortis gagnants ou presque, selon les « collectes » auprès des consultants spécialisés (Clarkson, Alphaliner…). Avec notamment pour les ports de conteneurs, une croissance mondiale moyenne entre 5 à 6 %: + 5,4 % en Europe du Nord, + 6,5 % en Méditerranée, + 7 % en Chine, + 4,4 % en Amérique du Nord.

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