L’Italie parie sur l’inter modalité

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Trouver des solutions aux multiples problématiques qui bloquent le développement durable de l’intermodalité et de la logistique italienne. Voilà la mission ambitieuse mais pas impossible à laquelle une quarantaine d’entreprises italiennes spécialisées dans les secteurs maritimes, ferroviaires mais aussi de la logistique et des terminalistes s’est attaquée en créant l’Association logistique de l’intermodalité durable: Alis. Depuis, un an s’est écoulé et, aujourd’hui, l’heure est au premier bilan. « Depuis la création de notre association, nous avons tout mis en œuvre pour mobiliser l’opinion publique et les institutions sur la question du développement des transports et de la logistique durable en Italie », a déclaré Guido Grimaldi, président d’Alis, en donnant le coup d’envoi aux travaux de la première assemblée nationale. Il a ajouté que l’association a également réussi à susciter l’intérêt des représentants du secteur au niveau européen. « Ceci nous permettra de mettre en place, au plus vite, une sorte de plateforme commune », a promis Guido Grimaldi. C’est peut-être aller vite en besogne, du moins selon certains transporteurs comme Amedeo Genedani, président d’Unatras, l’association des transporteurs italiens, très critique face à la multitude d’associations italiennes. « La multiplication des associations en Italie favorise la fragmentation et complique les discussions. Il faudrait, au contraire, rassembler pour justement intervenir de façon plus compacte face aux institutions italiennes mais aussi européennes », analyse Amedeo Genedani. La multiplication des associations ou des représentations, une accusation réfutée par les fondateurs d’Alis qui estiment, au contraire, que la naissance de ce nouveau mouvement peut faire avancer les choses dans le secteur de l’intermodalité. « Nous sommes une véritable valeur ajoutée pour la relance d’un secteur en plein essor dans toute l’Europe car, aujourd’hui, la situation ou, plus exactement, l’environnement réclame un changement important au niveau des modes de transport », a affirmé Guido Grimaldi en présentant Confalis, la succursale d’Alis qui devrait œuvrer en parallèle toujours dans le secteur de la défense et de la promotion de l’intermodalité. Par exemple, Confalis devrait s’occuper de la continuité territoriale avec la Sardaigne et la Sicile et du développement du Mezzoggiorno.

Durant cette assemblée, le dossier « autoroutes de la mer », classé prioritaire par le ministère des Transports, a constitué un autre chapitre important des discussions. « Ces autoroutes sont les moteurs du système des transports puisqu’elles offrent une solution nettement plus compétitive que celle du transport terrestre totalement congestionné », a déclaré Guido Grimaldi. Il a rappelé que le développement des autoroutes de la mer soutenu par Bruxelles, qui vient de remettre deux enveloppes au gouvernement italien, s’inscrit dans la lutte pour la sauvegarde de l’environnement, le transport mixte réseau routier-fer permettant de réduire de 40 à 60 % les émissions de CO2. Si la durabilité environnementale est un choix essentiel pour le développement économique de l’Italie et donc du transport, d’où la nécessité de parier sur l’intermodalité, reste le problème des investissements notamment au niveau des infrastructures qu’il faut développer dans les ports pour effectuer les raccords avec le fer.

Les autoroutes de la mer sont prioritaires

Le ministère des Transports et des Infrastructures a renouvelé, récemment, les primes à l’intermodalité maritime et ferroviaire, et Bruxelles a alloué plusieurs enveloppes. Si la plupart des opérateurs du secteur maritime en particulier sponsorisent le développement de l’intermodalité, certains ports ont déjà fait des efforts importants. C’est le cas notamment de Venise, considéré comme le port champion de l’intermodalité grâce à la mise en place d’un système combinant les transports via mer et fer avec, en plus, la modalité fluviale. Un exemple de cette réussite: en mars dernier, plus de 16 000 t de marchandises ont été déplacées de Venise jusqu’en Lombardie à bord de péniches avant d’être acheminées vers la Chine. Un système plébiscité par l’Union européenne qui a inséré le trajet Venise-Mantoue via le fleuve du Po dans le couloir du réseau Ten-T. Selon les estimations des spécialistes du ministère des Transports et des Infrastructures italien, chaque expédition effectuée à bord d’une péniche, équivalente à une soixantaine de conteneurs, permet d’économique quelques 630 €. Elle permet, aussi, de réduire les émissions de dioxyde de carbone par rapport au transport routier. Autre exemple important toujours à Venise: la hausse du trafic ferroviaire en 2016 et en 2017 après la mise en place d’un système combiné à base de Ro-Ro et fer. Les investissements effectués par certaines compagnies ont permis de mettre en valeur le terminal des autoroutes de la mer situé à Fusina et de renforcer de 30 % le volume de trafic de marchandises par voie maritime ou fluviale. Pour élargir son champ d’action, Venise tourne maintenant son regard du côté des lignes intra-méditerranéennes afin de renforcer les relations commerciales avec l’Égypte notamment et aussi la Libye et la Syrie. À condition que « la situation se stabilise », souligne toutefois le président de l’autorité portuaire, Pino Musolino. L’objectif de la cité lacustre est de participer aux activités des entreprises italiennes qui exportent des produits sidérurgiques et des matériaux de construction mais aussi des denrées alimentaires. « Il faut utiliser au mieux et aussi développer les couloirs intermodaux qui relient la Grèce et Venise et pouvoir ensuite atteindre les marché de l’Europe du Nord via le réseau ferré », estime Pino Musolino.

Venise, champion du fleuve et du fer

De l’autre côté des Alpes, la course à l’intermodalité est engagée. Au sud, les institutions et les opérateurs de secteur affirment que le développement de cette partie de la botte est lié à celui de l’intermodalité. Et au nord, on estime que cette modalité permet de renforcer le potentiel économique de la péninsule. Reste à voir si suffisamment de ressources seront dégagées pour permettre de concrétiser les différents projets à l’étude.

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