Dans le fût de l’année 2017 du Grand Port maritime de Bordeaux (GPMB), la part des anges a été plus abondante que d’habitude. Avec une diminution du trafic global de 7,25 %, le cru de cette année ne sera pas parmi les meilleurs. Globalement, Bordeaux a perdu des volumes sur les hydrocarbures. Ce courant, qui pèse plus de la moitié du trafic annuel, s’est contracté de 6 % à 3,8 Mt.
Dans le fût de l’année 2017 du Grand Port maritime de Bordeaux (GPMB), la part des anges a été plus abondante que d’habitude. Avec une diminution du trafic global de 7,25 %, le cru de cette année ne sera pas parmi les meilleurs. Globalement, Bordeaux a perdu des volumes sur les hydrocarbures. Ce courant, qui pèse plus de la moitié du trafic annuel, s’est contracté de 6 % à 3,8 Mt.
Plus globalement, les vracs liquides affichent une relative stabilité, explique Étienne Naudé, directeur de la stratégie du GPM Bordeaux. Ils perdent 0,8 % à 4,79 Mt. Ainsi, si les hydrocarbures ont vu leur volume se réduire, les autres produits se sont bien comportés. Les produits chimiques avec le butadiène, le méthanol et l’ammoniaque ont vu leurs trafics compenser les diminutions des hydrocarbures. « Nous sommes dans la tendance générale des autres ports », continue le directeur de la stratégie.
L’annonce par le gouvernement de mettre un terme à toutes nouvelles extractions inquiète quelque peu la direction du port. La société Vermillion a dans ses cartons des projets de nouveaux puits dans la région. « L’arrêt de la production des sites actuels et l’hypothèse de ne plus ouvrir de nouveaux sites signifie qu’à terme nous devrions voir cette filière s’éteindre et donc perdre du trafic sur le moyen ou long terme ».
Du côté des vracs solides, la mauvaise campagne céréalière 2016-2017 a pesé lourdement sur le cru 2017. « Ce courant a représenté la moitié des pertes du trafic des vracs solides », indique Étienne Naudé. Depuis le blé jusqu’au sorgho en passant par le maïs et l’orge, ce sont 289.912 tonnes en moins sur l’année. « Nous avons enregistré une baisse sur le premier semestre en raison de la qualité des céréales françaises. Sur le second semestre, le contexte du marché international a été tel que les négociants ont préféré attendre une remontée des prix. Les premières cargaisons de cette moitié de campagne ont surtout été prises en mer Noire », constate le directeur de la stratégie.
Sur les prochains mois de 2018, Étienne Naudé n’est pas trop inquiet. « Il faudra que les céréales sortent pour faire de la place dans les silos des collecteurs. Nous devrons alors mettre en place une logistique fine pour faire face à un pic d’activité certain ». Si les capacités portuaires céréalières ne devraient pas faire défaut, le nerf de la guerre sera constitué des approvisionnements routiers et ferroviaires.
Pour les autres vracs solides, le contexte économique a accablé le trafic destiné à l’usine de Diester. D’une part, l’usine de Bassens a produit moins en 2017 mais une grande partie des matières premières est venue par la voie terrestre, enlevant par-là même du trafic au port. L’usine de Diester n’est pas la seule à souffrir d’une réorganisation de sa production. Les cimenteries locales se restructurent et les approvisionnements en charbon et coke ont perdu 75.000 tonnes sur l’année passée.
200.000 tonnes de ferraille
En séparant le bon grain de l’ivraie, le Grand Port maritime de Bordeaux a vu une partie de ses vracs solides croître de manière importante. Ainsi, les trafics de ferraille, destinés à l’usine de Derichebourg, tournent désormais à plein. Ce sont 110.000 tonnes que le groupe a produites et le seuil des 200.000 tonnes devrait être atteint en 2018.
Enfin, sur les marchandises diverses, le GPM de Bordeaux a vu son cru s’améliorer. Avec une hausse de 3,1 %, ce courant s’est élevé en 2017 à 646.736 tonnes. En tonnage, les conteneurs et les voitures sont en hausse et permettent d’établir un bon score pour cette filière. En nombre, le trafic conteneurs affiche une baisse de 6 % à 53.711 EVP. Des deux armements qui touchent le site de Bassens, la baisse a été plus marquée pour le français que l’autre.
Relancer Le Verdon
Le GPM de Bordeaux souhaite réactiver cette filière. Fin octobre 2017, l’autorité portuaire a lancé un nouvel appel d’offres pour la gestion du terminal à conteneurs du Verdon. « Ce site est plus adapté à ce trafic que celui de Bassens », indique Étienne Naudé. Depuis le début du mois de février, des négociations sont en cours avec l’offre qui a paru la plus pertinente. « Nous pensons que nous pourrons signer une convention de terminal avant l’été pour relancer Le Verdon ». La convention de terminal intégrera les portiques mais aussi une politique de développement du site et un report modal de la route vers les modes massifiés. « Tout cela est en cours de négociation », rappelle Étienne Naudé sans vouloir dévoiler le nom du groupe avec qui le port négocie.
Après une année au cru médiocre, le GPM de Bordeaux reste optimiste pour les prochains mois. L’année 2018 devrait être meilleure. L’amélioration du tirant d’eau sur le chenal d’accès du port est désormais achevée depuis la fin de l’année 2017. Ces travaux permettront de gagner 10 % de plus pour chaque navire. Quant aux différentes filières, les hydrocarbures et les céréales devraient voir leurs volumes s’améliorer. Enfin, les négociations sur le terminal du Verdon seront finies et le retour d’activité est prévu pour la fin de l’année, si tout se passe selon le calendrier prévu.
Après avoir noirci les murs du GPM de Bordeaux, la part des anges servira de tableau noir pour écrire une nouvelle performance en 2018, espèrent les opérateurs.