La tendance globale des trafics portuaires iraniens semble revenir sous de meilleurs auspices. En 2015, les ports ont affiché une diminution de 7,6 % de leur trafic pour atteindre 135,4 Mt. En 2016, le volume passé au travers des différents établissements iraniens a progressé de 4,2 % à 141 Mt. Les produits pétroliers pèsent toujours lourd dans la balance des trafics iraniens. Avec 47,3 Mt, ils ont progressé de 6 % en 2016. Au cours des trois dernières années, ce courant a continué sa hausse avec un palier en 2015. Le deuxième trafic en volume revient aux minéraux et matériaux de construction. Des flux qui se réalisent principalement en sortie d’Iran. Après deux années de baisse, cette catégorie de trafic a retrouvé des couleurs en 2016 pour atteindre 30,1 Mt.
Les conteneurs sur la dernière marche du podium
Sur la dernière marche du podium apparaissent les conteneurs. Ils ont représenté un volume de 24,4 Mt en 2016, soit une hausse de 10 %. Sur l’ensemble des ports iraniens, ce trafic conteneurisé a pesé 2,4 MEVP, en progression de 12,7 %. Cette performance du trafic conteneurisé s’est principalement réalisée sur les conteneurs pleins. Ils ont enregistré une augmentation de 14,3 % à 1,7 MEVP. Un port ressort parmi les autres, celui de Shahid Rajaee. Situé à 25 km à l’ouest de la ville de Bandar Abbas, sur le détroit d’Hormuz, ce port a réalisé un trafic de 2,1 MEVP en 2016 et entre pour 85 % du trafic conteneurisé iranien. Le second port conteneurisé iranien est celui de Bushehr, situé non loin de Kark Island dans le nord du golfe Persique. Un port qui traite 126 075 EVP, soit 5 % du trafic national.
Le trafic global des ports iraniens est réparti inégalement sur le territoire. Deux ports s’imposent en haut de la liste avec, d’une part, Shahid Rajaee qui a réalisé un trafic de 76,2 Mt en 2016, et celui d’Imam Khomeini qui a totalisé 42,9 Mt. Le port de Shahid Rajaee dispose d’un trafic qui repose sur trois principaux produits: les produits pétroliers, les matériaux de construction et minéraux et, enfin, les conteneurs. Le port d’Imam Khomeini traite pour sa part principalement des biens de premières nécessités (blé, maïs, sucre, huile et produits alimentaires) et des produits pétroliers. Pour l’organisation portuaire iranienne, Imam Khomeini ouvre la voie avec les pays voisins de l’Irak, sur la Turquie et le Caucase mais aussi vers les centres industriels du pays et la capitale, Téhéran, par un « réseau sûr et rapide », précise le site Internet de l’administration portuaire nationale.
Situation délicate
Ce retour à la progression des ports iraniens en 2016 devrait se confirmer dans les prochaines années après l’accord entre l’Iran, les États-Unis et les pays européens sur le nucléaire. Dans le cadre de cet accord, l’Iran pourrait revenir dans le concert du commerce international. Or, pendant sa campagne électorale, le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, n’a pas caché sa volonté de revenir sur l’accord signé par le précédent locataire de la Maison Blanche. Dès lors, India Ports Global Ltd, la société indienne qui a remporté la concession du terminal de Chahabar, situé sur le golfe d’Oman et qui offre pour l’Inde une route vers les pays d’Asie centrale en évitant le Pakistan, se retrouve dans une situation délicate. Lors de son appel d’offres pour acquérir du matériel de quai (portiques et engins de quai), plusieurs sociétés européennes dont Konecrane, Cargotec et Liebherr, ont refusé de répondre, a indiqué le Hindu Business. L’incertitude qui règne sur la politique étrangère à l’égard de l’Iran de la part des États-Unis tend à rendre frileuses les institutions bancaires qui craignent d’être ensuite mises au ban des États-Unis si d’aventure l’administration Trump devait prendre des sanctions contre l’Iran. Pour le gouvernement iranien, le port de Chahabar représente une porte d’entrée dans le commerce international. « Ce port revêt une importance fondamentale pour l’Iran. D’ores et déjà, nous avons reçu 150 M$ de la part de l’Inde et 450 M$ de la part du Fonds national de développement pour construire les liaisons vers l’intérieur du pays. Nous devons travailler pour que nos ports soient compétitifs par rapport aux concurrents de la région », a indiqué Abbas Akoondi, ministre des Routes et du Développement urbain de l’Iran.
29,8 %
C’est la croissance du trafic global des ports iraniens entre 2006 et 2016. Un volume qui est passé de 108,6 Mt à 141 Mt. Le tiers des trafics se réalise sur des produits pétroliers.