« Depuis deux ans maintenant nous travaillons à la création d’une extension du corridor mer du Nord-Méditerranée avec Genève. Grâce à l’implication de nos élus, […] le dossier avance bien, les étapes sont franchies les unes après les autres et nous aurons sur Genève un transit time garanti par une qualité de service corridor », a annoncé Jean-Philippe Salducci le 15 juin, à l’issue de l’assemblée générale annuelle de l’Union maritime et fluviale (UMF) de Marseille Fos.
Le président du syndicat du pilotage, à la barre de l’UMF depuis 2013, a fait de ce dossier son affaire n’hésitant pas à solliciter l’ensemble de la classe politique de droite comme de gauche et à faire appel au cabinet Arcturus Group, intervenu également pour le compte de la Fédération française de pilotage.
La place portuaire espère ainsi renouer avec les trafics florissants avec la Suisse dans les années 1990. « Depuis plusieurs années, nous réalisons un travail de place pour reconquérir les trafics de chimie fine, de matériel de précision et d’agroalimentaire (Nespresso). Genève fait partie du grand arc rhône-alpin. Si nous parvenons à faire inscrire Fos-Genève sur le corridor ferroviaire, nous renforcerons l’attractivité du port de Marseille-Fos et nous devons être à même d’offrir l’équivalent des ports du nord de l’Europe en termes de coût et de service », a indiqué Véronique Dagan, vice-présidente du Syndicat des transitaires de Marseille-Fos.
Une grève préoccupante
Autre sujet de préoccupation des professionnels portuaires, la grève qui s’éternise et paralyse complètement l’activité de la réparation navale que l’on disait pourtant florissante à Marseille. Les agents du GPMM ont cessé le travail depuis plus de trois semaines, tout comme ceux de Fluxel, contraignant ainsi près d’une cinquantaine de navires à rester au large avec des conséquences à long terme pour les raffineries locales. « Des navires pétroliers bloqués au large de Fos-sur-Mer et Lavéra. Des escales de navires de croisière annulées. Des contrats non conclus ou résiliés pour une multitude d’entreprises, une immobilisation pénalisant tout élan de reprise. Motif? Affrontements violents, tensions sociales, grèves… Depuis quelques mois, la liste s’allonge. Comment justifier qu’une poignée de personnes puissent paralyser à ce point l’activité économique d’un pays? Les entreprises sont touchées de plein fouet. Meurtries, choquées, stigmatisées, elles souffrent. Certaines, majoritairement des TPE-PME, sont en train de mourir », déclare Johan Bencivenga, président de l’UPE 13 dont l’UMF est l’un des membres fondateurs.