Une journée particulière le 16 septembre au port de Zeebrugge où l’armement United Arab Shipping Company a fêté la première escale au terminal d’APMT de son nouveau porte-conteneurs Al-Muryakh. D’une capacité nominale de 18 800 EVP, ce second navire d’une série de six est aligné dans le service AEX1/AE1/FAL8 de l’alliance Ocean 3, dont la capacité évolue progressivement vers un échelon supérieur. L’aspect particulier de cette escale réside dans le fait qu’il s’agit d’un des premiers supers ULCS dit « les plus écologiques du monde ». Outre sa motorisation qui réduit la consommation et les émissions au maximum, ce type de navire est conçu pour passer dès que cela s’avère nécessaire à une propulsion par GNL.
Le développement considérable d’UASC
Au cours de la manifestation organisée lors de cette première escale, à laquelle ont assisté des chargeurs venus de l’hinterland belge et du nord de la France, Philip Sweens, vice-président Trade Management Unit Europe, a mis l’accent sur le développement considérable que connaît l’armement. Fondé en 1976, UASC évolue vers le statut de « global carrier » est-ouest, dans la cour des grands. Outre son implication dans les trafics entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Asie dans le cadre de l’alliance Ocean 3, l’armement s’est également engagé dans le trafic transatlantique, la desserte de la Scandinavie, et s’est assuré une intrusion dans le trafic entre l’Europe du Nord, la Méditerranée, l’Asie et la côte Est de l’Amérique du Sud grâce à un accord de coopération avec Hamburg Süd. UASC multiplie également les accords avec d’autres armements, ce qui lui ouvre les marchés de l’Afrique de l’Ouest et de l’Australie. L’armement s’est également mis au diapason des moyens auxquels ses concurrents ont recours, s’assurant par la même occasion d’une avance sur le plan des technologies. Ainsi, le Al-Muryakh produit des émissions de dioxyde de carbone par EVP qui sont de 60 % inférieures à un navire de 13 500 EVP. Les six navires de 18 800 EVP et les onze unités de 15 000 EVP sont tous aptes à être convertis à la propulsion au GNL.
Au cours d’un entretien avec le JMM, Philip Sweens a précisé que l’actuel service hebdomadaire AEX1/AEC1/FAL 8, animé par onze navires, présentera une capacité supérieure dès février 2016 lorsque le dernier des porte-conteneurs de 18 800 EVP aura été livré. Les unités de 15 000 EVP auront été remplacées. Il y aura alors un service harmonisé à l’échelle de cinq unités de 19 200 EVP de CSCL et six d’UASC. Il juge l’escale de Zeebrugge importante, car il s’agit d’un port d’accès facile, bien équipé, ce qui est nécessaire lorsque l’on aligne des ULCS. Ceci étant, le port d’escale le plus important en Europe du Nord est Rotterdam (une double escale), d’où sont assurés des transbordements vers la Pologne, la Scandinavie. Vient ensuite Hambourg. Quelle sera la position d’UASC, lorsque les armements chinois Cosco et CSCL auront fusionné, ce qui pourrait devenir réalité fin 2016/2017? Qu’adviendra-t-il de Ocean 3? « C’est effectivement un problème qui va se poser. Nous n’en sommes pas encore là. On verra », a répondu notre interlocuteur. L’augmentation de la capacité implique-t-elle une croissance de la part de marché? « Notre part de marché sur la route Asie-Europe est de 4 %. Nous ne sommes pas axés sur la course aux parts de marché, mais recherchons une bonne position dans les principaux trafics. » Quant à la propulsion au GNL, ne va-t-elle pas se manifester au détriment de la capacité? Réponse: « L’installation des citernes pour GNL représentera un équivalent de 500 EVP à 700 EVP, capacité qui disparaîtra. »
Desserte rapide
Profitant de cette manifestation, la direction du terminal APMT Zeebrugge a mis en évidence les capacités de l’installation dont les portiques peuvent couvrir des largeurs de pontée jusqu’à 24 EVP. Profondeur devant quai, 16 m. D’autre part, la logistique sur site permet une desserte rapide du quai de même qu’une évacuation vers l’hinterland, via le rail, tandis que la capacité reefer est de l’ordre de 700 EVP. Le manutentionnaire assure des facilités d’empotage et de dépotage, ainsi que la réparation de conteneurs. Ce terminal a traité un trafic de 406 000 EVP en 2014. Au cours de cette première escale, les opérations de manutention ont porté sur 176 conteneurs au déchargement et 700 au chargement, ce qui est assez faible, mais comme l’indiquent les responsables de l’armement, il s’agit d’une première escale.
UASC en pleine expansion
L’armement, quinzième mondial, exploite actuellement une flotte de 56 navires représentant une capacité de 482 617 EVP, qui passera après livraison de quatre porte-conteneurs de 18 800 EVP et de six de 15 000 EVP à 652 617 EVP (+ 35 %). L’année dernière, l’armement a transporté 2,4 MEVP. Son parc à conteneurs atteint 630 000 unités de types très divers.