Le trafic conteneurs au Havre peine à décoller. C’est ce qui ressort des chiffres communiqués par Haropa-Port du Havre pour les six premiers mois de l’année 2015. Fin juin, le trafic est resté stable à 12,5 Mt. Pour Haropa, il s’est élevé à 13 Mt, soit une timide progression de 0,5 %. Pourtant, la bannière des ports du Havre, Rouen et Paris attend beaucoup du conteneur dans les prochaines années. « Il est clair que nous aurions préféré une croissance plus forte comme celle que nous avions enregistrée en 2013. Mais il faut analyser les choses dans le détail. La bonne nouvelle, c’est la croissance du trafic vers l’hinterland et la bonne tenue de l’export généré par la baisse de l’euro. Le transbordement est en baisse mais nous savons qu’il s’agit d’un marché particulièrement volatil. De manière générale, la stratégie des armateurs reste offensive. MSC par exemple mise sur des pays comme l’Inde, l’Australie ou encore le Pakistan. Des lignes feeder se développent également comme cette nouvelle liaison entre La Rochelle, Brest et Le Havre. Il n’y a donc pas de raison à s’alarmer », tempère Hervé Martel, le président du directoire du Grand port maritime du Havre. Côté bonne nouvelle, c’est une nette reprise qui s’amorce dans le domaine des vracs liquides grâce au pétrole brut. Au Havre toujours à fin juin, les vracs liquides ont progressé de 14,5 % avec un trafic à 20,6 Mt. Sur Haropa, la croissance s’élève à 10 % sur la même période à 25,1 Mt. Hervé Martel avance plusieurs explications.
Les indicateurs sont positifs
« Avec des raffineries qui tournent à plein et une baisse du prix du baril, les indicateurs sont positifs. L’an dernier, l’arrêt technique de la raffinerie Grandpuits en Seine-et-Marne a impacté le trafic. Aujourd’hui, c’est un retour à la normale. La question était également de savoir où Total allait restructurer. Ces restructurations se sont faites au détriment de La Mède dans les Bouches-du-Rhône et de Donges en Loire-Atlantique. Au Havre au contraire, Total a investi 850 M€ uniquement pour l’activité raffinage », analyse le responsable. Les vracs solides enregistrent une baisse de 20 % au Havre, une baisse due notamment au redémarrage tardif de la centrale EDF. Enfin, le trafic des granulats et du ciment accuse une baisse spectaculaire de 60 % dans un contexte d’investissements en berne dans le secteur du BTP.