La baisse de la flotte française se confirme

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La flotte française fond. De 205 navires au 1er juillet 2012, les navires sous pavillon français ne sont plus que 179 au 1er janvier 2015. La constance du registre national se remarque dans la baisse. En un an, la flotte pétrolière a perdu six unités à 46 navires pour un tonnage de 3,7 Mtpl. Les navires de charge n’ont perdu qu’un seul navire à 62 unités pour un tonnage de 2,18 Mtpl. Quant aux navires à passagers, il en reste 71, contre 74 un an plus tôt pour un tonnage de 141 199 tpl. Tous les signaux sont au rouge pour la flotte. Lors de l’assemblée générale d’Armateurs de France, le 7 avril, le délégué général, Éric Banel, a souligné la difficulté de la politique maritime française. « Nous avons constaté une prise de conscience du politique mais cela a donné lieu à des demi-mesures dont les résultats ne sont pas toujours suffisants. » Alors, quand le nouveau président d’Armateurs de France, Gildas Maire, souligne que « pour être fort à Bruxelles, il faut avoir un pavillon fort », il reste du chemin à parcourir.

Pour l’administration, la flotte française s’élève à 295 navires. L’administration intègre dans ces chiffres la flotte de services maritimes qui compte 116 unités.

De plus, l’administration intègre les navires contrôlés par des intérêts français dans la flotte. « Au-delà de ces chiffres, la flotte de plus de 100 UMS contrôlée par des intérêts français sous d’autres pavillons comprend 741 navires pour près de 19,4 MUMS. Elle est principalement constituée par des navires de charge (51 % en nombre et 84 % en jauge) et des navires de services maritimes offshore (35 % en nombre et 3,4 % en jauge) », précise le ministère français.

Pétrole: moins deux et plus un

Les navires pétroliers ont connu, sur le dernier semestre de l’année 2014, deux sorties pour une entrée. L’Olympia, navire d’Euronav, a quitté le pavillon RIF pour rejoindre celui des Bahamas, et le FS-Diane, de Sea Tankers, est parti du RIF pour aller sous le pavillon des îles Marshall. L’entrée s’est faite pour le VLCC Eagle-San-Pedro qui a quitté le pavillon singapourien pour rejoindre celui du RIF. Enfin, un navire, le Mærsk-Sandra, est resté sous pavillon RIF mais a changé de mains. Il est passé de Mærsk France à Euronav.

Les prospectives d’évolution de cette catégorie de navires restent dépendantes du marché du transport des produits pétroliers et du brut, mais aussi de l’évolution de la loi de 1992 sur l’obligation de pavillon pour les raffineurs. Si la réforme de cette loi, intégrée à la loi sur la transition énergétique a été adoptée dans son ensemble, elle n’est pas encore promulguée. Pour Armateurs de France, la réforme de la loi de 1992 ne créera pas de nouvelles charges mais sera un transfert des charges depuis les raffineurs vers les distributeurs et les importateurs. Au 1er janvier, huit navires sont inscrits sous pavillon RIF dans le cadre de la loi de 1992. Depuis le début de 2015, deux navires pétroliers sont entrés en flotte et deux autres, pour Geogas, doivent encore arriver quand quatre navires ont quitté le pavillon français.

La flotte de charge est restée à un niveau identique sur le dernier semestre. Les entrées et sorties se sont déroulées au cours du premier semestre. Seul un navire, le MN-Pélican, est passé du pavillon RIF au 1er registre français. Dans son analyse de prospective, le ministère français en charge de la flotte note que les commandes passées par le groupe CMA CGM et Louis Dreyfus Armateurs ne devraient pas venir grossir les rangs des navires sous pavillon français. L’armateur marseillais n’a pas prévu d’inscrire des navires sous RIF. Quant au groupe Louis Dreyfus, il devrait immatriculer les navires à réceptionner sous pavillon maltais, indique le ministère.

Mouvements en Polynésie

Des mouvements sont attendus en Polynésie. La Compagnie polynésienne de transports maritimes attend la livraison de l’Aranui-V, un navire mixte fret/passagers qui aura une capacité de 170 EVP et pourra transporter 300 passagers. Il sera immatriculé sous registre polynésien. De plus, la Société de transports insulaires maritimes (Stim) a été rachetée par la Société de navigation polynésienne (SNP). Le transfert de la flotte est en cours. Enfin, la Compagnie de transports maritimes des îles Tuamotu (CTMIT) et la SARL Transport maritime insulaire (TMI) regroupent leurs activités au sein de la Compagnie maritime des Tuamotu (CMT) en cours de constitution.

Pour les navires à passagers, les mouvements sur la fin de l’année sont restés limités avec deux sorties pour une entrée. Le Marin-Marie, navire qui a effectué les liaisons entre Granville et les îles anglo-normandes pour le compte de Manche Îles Express, société du Conseil général de la Manche, a été vendu au profit d’intérêts gabonais. Désormais ce navire, rebaptisé Akewa-Jet, assure des liaisons entre Libreville et Port Gentil. Autre sortie du pavillon français, l’Excelsior, opéré par la SNCM, a été restitué à son propriétaire Grimaldi Navi Veloci. L’armateur marseillais a rendu ce navire qui est retourné sous pavillon italien.

Face à ces deux sorties, le Conseil général de la Manche a remplacé le Marin-Marie en achetant un navire, le Granville, qui assure les liaisons avec les îles anglo-normandes depuis juin 2014 et est immatriculé au RIF.

Trois entrées prévues

Depuis le début de l’année, le Victor-Hugo, navire du Conseil général de la Manche, est passé sous pavillon RIF. Il assure les rotations avec les îles anglo-normandes en alternance avec le Granville. Brittany Ferries prévoit aussi l’entrée en flotte sous 1er registre français du Sirena-Seaways, acheté à DFDS et qui sera renommé Baie-de-Seine. Cette unité sera dédiée à la liaison entre LeHavre et Portsmouth avec une capacité de 84 camions et 160 véhicules. Enfin, dans le courant du mois, la compagnie Ponant devrait mettre en service le Lyrial, sister-ship du Soleal, qui naviguera sous pavillon de Wallis et Futuna.

La dernière catégorie de navires – les unités opérant dans les services maritimes – comprend trois types de navires: ceux spécialisés regroupent 23 unités dont dix câbliers, six de support de travaux maritimes et sept sismiques. Seconde catégorie, les unités de services offshore qui comptent 55 navires. Enfin, les dragues, remorqueurs et navires de recherche océanographiques en cabotage international sont regroupés au nombre de 38 unités. Sur le dernier semestre de l’année, trois navires sont entrés en flotte quand quatre ont quitté le pavillon français. Pour les entrées, il s’agit du Pierre-de-Fermat, câblier immatriculé au RIF pour le compte de Orange Marine. Il prendra en charge la maintenance des câbles sousmarins dans la zone Atlantique et Europe du Nord. Le Geo-Coral a navigué sous pavillon des îles Marshall. Louis Dreyfus Armateurs a décidé de le passer sous RIF.

Enfin, le Bourbon-Evolution est entré en flotte en octobre. Ce ravitailleur multirôle, construit en Chine, est la propriété du groupe luxembourgeois Jaccar Holding. Il est immatriculé sous RIF. Du côté des sorties, le Léon-Thévenin a fait l’objet d’un gel de pavillon français au profit du registre mauricien. Le Bourbon-Hector, une unité de support de plate-forme, a été dépavilloné tout en restant prorpiété du groupe Bourbon Surf. Le Bourbon-Alexandre, unité de type AHTS, a été passé sous pavillon de Saint-Vincent et Grenadines pour être exploité par une filiale du groupe Bourbon et reste en exploitation au Nigeria. Enfin, le Bourbon-Arcadie est passé sous pavillon du Luxembourg pour rester opérationnel dans le groupe en Ukraine.

Les perspectives d’évolution de cette flotte de navires de services sont optimistes et notamment du fait du groupe Bourbon.

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