Le 31 mars, les responsables de De Scheepvaart, gestionnaire du réseau du nord de la Flandre, des ports d’Anvers et de Liège ont participé un symposium consacré au canal Albert et au 75e anniversaire de l’ouverture à la navigation de cette infrastructure (voir JMM no 4920, p. 40). Ils ont profité de l’occasion pour signer « un accord de collaboration » dont l’objectif est de développer des actions communes afin de développer le trafic fluvial sur le canal Albert, lien logistique et axe économique structurant entre le port d’Anvers, en Flandre, et le port autonome de Liège (PAL), en Wallonie. Pour atteindre leur objectif, les trois parties signataires vont « mener plusieurs actions concrètes ». La première porte sur « l’échange de données et de connaissances relatives aux flux des marchandises au sein d’une infrastructure de navigation intérieure adéquate et performante ». La deuxième concerne la « promotion des terminaux à conteneurs situés le long du canal Albert, notamment comme point de départ pour les chauffeurs de camion, les chargeurs et les expéditeurs partant de Belgique et d’Allemagne ». Un troisième axe de travail va « renforcer la fiabilité et la transparence du transport fluvial par barges tout au long du canal Albert ». Ces différentes actions feront l’objet de concertation et d’évaluation régulière entre les trois signataires de l’accord.
Accroître la qualité des services
Lors du symposium, les responsables portuaires ont souligné l’importance du développement du canal Albert pour leur place respective. Cette infrastructure relie le port d’Anvers aux terminaux intérieurs qui le longent jusqu’au port de Liège et, au-delà, à l’hinterland européen. Eddy Bruyninckx, p.-d.g. du port d’Anvers, a déclaré: « Pour nous, cette collaboration s’inscrit dans la politique de gestion que nous développons actuellement pour l’hinterland. Il s’agit entre autres d’améliorer le transfert modal, de supprimer les obstacles opérationnels et infrastructurels au niveau des liaisons avec l’arrière-pays et d’intensifier les flux de marchandises dans l’arrière-pays du port d’Anvers. » Pour le PAL, le canal Albert constitue un maillon essentiel pour toute l’économie fluviale liégeoise, un outil de développement pour l’ensemble de la Wallonie. Émile-Louis Bertrand, directeur général du PAL, a précisé que « la consolidation des liens entre les deux sites est primordiale. Un hub logistique, comme celui de Liège, est un facteur important pour le succès d’Anvers qui doit optimiser ses connexions avec son hinterland naturel ». Du côté de De Scheepvaart, gestionnaire du réseau du nord de la Flandre, Erik Portugaels, administrateur délégué, a souligné l’importance de l’accord signé: « Au fil de ces 75 années d’existence, le canal Albert est devenu un axe industriel de premier plan. Les bateaux qui y transitent sont majoritairement en provenance ou à destination du port d’Anvers ou du port de Liège. Pour les entreprises établies dans les zones le long du canal, la proximité des ports est souvent l’un des arguments décisifs. Cet accord de collaboration nous permettra d’assurer une meilleure concordance entre les besoins de chacun des partenaires. Nous pourrons ainsi accroître la qualité des services que nous offrons aux entreprises et entrepreneurs de navigation intérieure. » En 2013, 18,5 Mt ont été transportées sur le canal Albert qui autorise des convois de 9 000 t pouvant atteindre 196 m de long sur 23 m de large et offrant un tirant d’eau de 3,4 m pour un tirant d’air de 7,5 m. Parmi les travaux envisagés par De Scheepvaart figure l’adaptation d’ici 2020 des 62 ponts du canal Albert à 9,10 m, la hauteur du passage de navigation convenu au niveau européen. Les unités pourront alors empiler quatre couches de conteneurs au lieu de trois actuellement, ce qui augmentera d’un tiers leur capacité de chargement.