Les sites jumeaux de Brème et Bremerhaven, qui ont enregistré une croissance insolente ces deux dernières années, subissent le contre-coup de la mauvaise conjoncture mondiale. Avec un temps de retard sur leurs concurrents. Dur retour à la réalité: les deux ports, qui depuis deux ans narguaient la crise et battaient des records de trafic, sont désormais rattrapés par les soubresauts de la conjoncture mondiale. Avec 84 Mt de marchandises manutentionnées l’an dernier, les sites des bords de la Weser subissent un net recul des volumes: − 6,2 % par rapport à 2012. De fait, tous les segments stratégiques accusent le coup. À commencer par les trafics conteneurisés, en baisse de 4,7 % à 5,8 MEVP, loin des objectifs de croissance de 3 % espérés il y a un an par les responsables des ports. Autre déception: les activités de logistique automobile, qui finissent légèrement en dessous des niveaux de l’exercice précédent. Seul motif de consolation, Bremerhaven parvient malgré tout à conserver son rang de premier port automobile d’Europe.
« Il n’y a aucune raison de céder à la panique: 2013 reste le troisième meilleur résultat de notre histoire: rien à voir avec les années noires de 2009-2010. Il s’agit tout simplement d’un ajustement », relativise Rüdiger Staats, le porte-parole de l’autorité portuaire de Bremenports. « Avec un temps de retard sur nos concurrents, nous subissons le contre-coup de la crise mondiale. » Finalement, la chute est plus douce que ne le laissait présager un premier trimestre totalement raté. Après des résultats catastrophiques en début d’année (− 15 % par exemple en janvier), les deux ports sont parvenus à redresser la barre, limitant ainsi la casse. De quoi mettre du baume au cœur de Martin Günther, ministre de l’Économie du Land de Brême: convaincu que les deux ports ont renoué avec une dynamique positive, il table sur « un retour de la croissance en 2014 ».