Le GPMM va quitter son siège sur la Joliette. Ce dernier est appelé à disparaître, laissant la place à « un nouvel ensemble, de haute qualité architecturale », nous apprend un communiqué du GPMM à l’issue de la dernière séance de son Conseil de surveillance. À Marseille, la décision n’a surpris personne tant l’édifice construit dans les années 1940 « jurait » avec son environnement impacté par le programme de rénovation urbaine d’Euroméditerranée.
Entre les terrasses du port, un vaste ensemble de loisirs et de commerces en cours de construction et le hangar J1, devenu le bâtiment emblématique de Marseille Provence capitale européenne de la culture; l’hôtel de direction du GPMM payera tribut à la réconciliation entre la ville et le port. Depuis une vingtaine d’années, son devenir est en questionnement. À l’époque de la rénovation des Docks, un transfert a été évoqué. Puis une implantation sur le J1 tout proche, un des cinq hangars édifiés au cours de la première moitié du XXe siècle le long du bassin de la Joliette (d’où le « J »), a été envisagée. Le déménagement s’y fera finalement.
« Le réaménagement du hangar J1, au contact de la place de la Joliette et à proximité des Docks et des terrasses du port, passe par la destruction des bâtiments abritant le siège actuel du GPMM », annonce le conseil de surveillance tout en se prononçant « en faveur de la relocalisation du siège sur un des plateaux du J1 ». Depuis que l’établissement public a consacré 9 M€ à son aménagement pour servir de phare culturel à l’édifice (sauf l’été, faute de climatisation), les Marseillais ont redécouvert le charme de l’ancien hangar construit dans les années 1930 où se manutentionnaient les fruits et légumes (jusque dans les années 1990) et qui servait, il y a peu, de rampe d’accès aux ferries pour la Corse et l’Algérie.
Un appel à projet urbain pour le J1
Ses 25 000 m2 sur trois niveaux qui s’enfoncent comme une étrave dans le bassin de la Joliette ont attiré l’attention des urbanistes. Le bâtiment est au cœur du prochain programme de recomposition de l’interface ville-port sur la Joliette. Il en est la dernière pièce. Une consultation pour sélectionner l’équipe d’urbanistes qui pilotera une étude urbaine dans le secteur vient d’être lancée conjointement par le GPMM et Euroméditerranée. « Le choix des activités accueillies sur les niveaux bâtis du J1 reste très ouvert à ce stade: tertiaire, recherche, événementiel, accueil du public, mais toujours en lien avec le portuaire ou le maritime. La contribution financière des activités constituera un critère de choix essentiel afin de permettre le financement des investissements liés au réaménagement des bassins Est », note le GPMM. L’équipe qui présentera la meilleure approche sera retenue en novembre pour une remise du projet à l’horizon mi-2014.
Le J1 accueillera la grande plaisance
Sans attendre, le GPMM a décidé que « sur les plans d’eau entourant le J1 et une partie des surfaces en rez-de-chaussée, une activité de grande plaisance sera développée en cohérence avec la nouvelle qualité des espaces urbains à cet endroit ». Dès le transfert finalisé des lignes régulières (Corse et Maghreb) sur le cap Janet, les super-yachts et petits paquebots pourront s’amarrer sur les 900 mètres linéaires de quais idéalement situés. L’arrivée de la grande plaisance marquera la fin de la mue spectaculaire de la Joliette.
