La manutention marseillaise renouvelle ses têtes

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À première vue, ces « décapitations » n’obéissent à aucune motivation commune. On pourrait y voir le signal d’un renouvellement post-réforme des dirigeants. Ces trois managers n’affichent-ils pas des millions d’EVP au compteur? Leurs départs coïncident toutefois avec des mouvements de fond au sein de leurs entreprises.

Lorsque Jean-François Mahé (XPonts 79) est élu en juin président de l’Unim et du Semfos, syndicat des manutentionnaires de Marseille-Fos où il succède à Charles-Émile Loo, c’est une sorte de consécration pour l’ex-directeur des systèmes d’information et d’organisation de la CMA CGM orienté vers la manutention par l’armateur marseillais. Il est loin de se douter alors qu’il va démissionner de ses responsabilités dix mois plus tard.

Ce départ intervient quelques semaines après la cession de CMA CGM à China Merchants Holdings International (CMHI) de 49 % du capital de sa filiale portuaire, Terminal Link, qui elle-même partage à parts égales Port Synergy avec DPWorld. Et la nomination de Nicolas Gauthier, 36 ans, à la tête d’Eurofos. Le jeune président du directoire du Grand port maritime de La Rochelle prend un départ éclair, puisque depuis le 28 mars, il devient sans coup férir le patron des manutentionnaires marseillais en étant élu président du Semfos à la place de Jean-François Mahé.

Une étrange partie de dominos

L’annonce du départ de Georges Chapus n’a, par contre, surpris personne. À 74 ans, le toujours jeune fondateur en 1997 de Seayard (Fos) n’en a pas fait mystère. Ce que l’on sait moins, sont les conditions de ce désistement. Après avoir fait de MSC, en 2011, le premier actionnaire de Seayard aux côtés de Mærsk et de Cosco, la rumeur portuaire lui prête la vente de ses parts à APM Terminal-Mærsk. L’armateur danois a pourtant délaissé Seayard en 2011 pour choisir Eurofos. Une étrange partie de dominos se joue sur Fos 2XL.

Sur Marseille-Mourepiane, Med Europe Terminal ne décolle toujours pas. On a cru un instant que le manutentionnaire faisait partie de la transaction entre le groupe CMA CGM et China Merchants. Il n’en est rien. Le groupe de Hong Kong ne l’a pas retenu dans son choix avec une quinzaine d’autres terminaux de Terminal Link. Avec notamment Lattaquié, les bassins marseillais font partie des « résidus », un terme employé par un professionnel marseillais. Pour subsister, le terminal de Mourepiane 100 % CMA CGM devra non seulement trouver de nouveaux trafics mais aussi d’autres dirigeants. Son président, Michel Henry, étant à quelques mois de la retraite.

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