À mi-parcours, le trafic 2012 de Marseille-Fos s’afficherait mi-figue, mi-raisin suivant le GPMM. « Premier semestre: moins de pétrole, plus de conteneurs », résume l’établissement. Les tendances montrent que le port méditerranéen n’a toujours pas trouvé les clés de son destin. Alors que tout le monde célèbre la fiabilité sociale et l’amélioration de la productivité établies sur les quais, les indicateurs ne répondent pas à ce changement. « C’est une année de mise à plat dans le calme avec des efforts de tout le monde, de ceux qui étaient pour et contre la réforme, et dans un contexte économique pas merveilleux », dresse en toile de fond Patrick Daher, le président du conseil stratégique du GPMM.
Certes, avec plus de 520 000 EVP, Marseille-Fos peut légitimement espérer dépasser le million de boîtes à la fin de l’année et battre son record. Un minimum. Le chiffre de 14 % de progression affiché sur le semestre ne doit pas faire oublier qu’il se compare à une période encore marquée par des arrêts de travail (réforme des retraites). D’autre part, le démarrage de Fos 2XL n’a pas été foudroyant. Les 400 000 EVP (+ 18 %) affichés sur Fos doivent être tempérés par des transferts de trafics des bassins Est qui résistent difficilement (120 000 EVP,+ 2 %). L’optimiste évoquera la chute de 20 % enregistrée par Barcelone sur les conteneurs dans la même période. Le réaliste rappellera que les véritables concurrents de Marseille sont Anvers et Rotterdam. Les flux dynamiques qui ont alimenté le trafic conteneurs marseillais proviennent des zones Amériques (+ 58 %), Méditerranée (+ 10 %) et Asie (+ 8,6 %).
Le point noir du semestre vient des hydrocarbures. Ce secteur, qui représente les deux tiers du tonnage global, a décliné chaque mois pour se fixer à − 13 %. La filière a pâti de l’arrêt de plusieurs raffineries: Reichstett, Berre, Cressier. Le trafic de GNL, qui, ces dernières années, n’a cessé de progresser, a connu un net repli (− 24 %) sous l’effet de la demande japonaise. Les produits raffinés et le GPL affichent néanmoins des résultats positifs (+ 10 % et + 13 %). Autre secteur dont le port n’a pas la maîtrise, les vracs solides. Avec près de 6 Mt, ce secteur enregistre une progression de 23 % grâce aux importations massives de matières premières, houille et minerai de fer. Après des années plutôt maigres, l’activité d’ArcelorMittal (+ 47 %) tire la croissance. Pour combien de temps? Alors que sur le terminal de Carfos, les vracs agroalimentaires (− 26 %) restent en perte de vitesse.
L’activité voyageurs est mieux orientée: + 26 % avec la Tunisie après une année 2011 en berne (révolution), + 7 % avec la Corse malgré une offre estivale inférieure à celle de 2011. Quant aux croisières, après cinq mois plutôt stables, juin a brusquement dopé ce secteur. L’accueil de navires aux capacités de plus en plus importantes a permis un transit de plus de 110 000 croisiéristes pour ce seul mois, soit une moyenne de 3 600 par jour.
Les chiffres
• Trafic total cumulé à fin juin 2012: 42,7 Mt (− 4 % par rapport au 1er semestre 2011)
• Marchandises diverses: 8,57 Mt (+ 12 %) dont conteneurs: 520 132 EVP (+ 14 %). Hydrocarbures: 26,61 Mt (− 13 %)
• Vracs chimiques et alimentaires: 1,73 Mt (+ 2 %)
• Vracs solides: 5,8 Mt (+ 23 %)
• Passagers: 855 400 voyageurs (+ 8 %) dont 356 400 croisiéristes (+ 12 %)