Organisé tous les trois ans, le Forum mondial de l’eau a tenu sa sixième édition du 12 au 17 mars à Marseille. Pour la première fois, la navigation intérieure européenne a participé à cet événement. Edwige Belliard, présidente de la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR) a expliqué: « Le Forum s’intéresse à tous les usages de l’eau. Jusqu’à présent, le transport fluvial est resté marginal dans cette manifestation pour deux raisons. C’est une activité vue comme trop spécifique ou trop contingente pour être traitée dans un cadre international. Elle est perçue comme trop éloignée des préoccupations environnementales. Il faut changer cette image. » Pour sa première participation au Forum, la CCNR a réuni « des acteurs majeurs de la navigation intérieure dans le monde » le 13 mars. Des personnalités de 15 nations différentes ont assisté à la réunion de la CCNR, représentant de nombreux bassins: le Rhin, la Moselle, le Danube, le Mississippi, l’Amazone, le Parana-Paraguay, le Mékong, le Yangtsé, le Gange, le Brahmapoutre. Le but de cette rencontre était de « nouer des liens entre les autorités de gestion des voies navigables, d’entamer un échange d’informations, d’expériences et de bonnes pratiques entre ces décideurs ». Jean-Marie Woehrling, secrétaire général de la CCNR, a ajouté que la discussion avait aussi pour objectif « de créer un mouvement unitaire autour de la globalisation en marche de la navigation intérieure. Car cette dernière se développe dans des pays de plus en plus nombreux, y compris les émergents, et doit souvent faire face aux mêmes problématiques quel que soit le bassin même s’il demeure des spécificités régionales ». Cette démarche, que souhaite initier la CCNR, doit se combiner avec celle de l’Association mondiale pour les infrastructures de transport maritimes et fluviales (AIPCN), a relevé Otto Schwetz, président de l’AIPCN autrichienne.
Une déclaration commune
Après ces propos introductifs, chaque participant à la réunion de la CCNR a présenté la situation de la navigation intérieure dans son secteur géographique, ce qui a permis de dégager des thématiques communes au niveau des services à la navigation, des technologies, de la réglementation, des modes de financements, de la flotte, de la construction navale, des infrastructures. Ces points communs ont mené les participants à la réunion de la CCNR au Forum mondial de l’eau à s’accorder sur une « déclaration commune ». Ce texte n’est pas directement adressé aux hommes ou aux décideurs politiques, a précisé Jean-Marie Woehrling. Elle concerne plutôt les parties prenantes et les décideurs des différents organismes impliqués dans la gestion de voies navigables et dans le transport fluvial partout dans le monde. Le texte rappelle « l’importance croissante de la navigation fluviale, qui constitue au plan mondial un mode de transport durable, tout en garantissant un niveau de sécurité très élevé ». Il insiste sur la nécessité de « travailler en commun à la promotion du mode fluvial auquel il est fait insuffisamment recours et trop faiblement pris en considération dans les débats internationaux ». Il souligne que « la gestion intégrée des ressources en eau et l’anticipation des changements climatiques constituent des préoccupations communes aux autorités du secteur ». Concrètement, les participants à la réunion de la CCNR au Forum mondial de l’eau ont décidé de renforcer les échanges entre les différents bassins du monde. Une plate-forme web d’informations devrait voir le jour. Son objectif sera de proposer des instruments de communication efficaces pour mettre en commun les informations et retours d’expériences, de diffuser des innovations technologiques, etc. Pour faire le point sur la mise en place de cette plate-forme, une deuxième rencontre est programmée en septembre 2013 dans le cadre de la conférence Smart Rivers de l’AIPCN.