« Le navire restera sur cette ligne », assure Christophe Santoni, le directeur général de LD Lines. Il rappelle que ce ferry d’une capacité de 110 camions, 120 cabines et d’une capacité théorique de 800 passagers est parfaitement adapté à la ligne. Les deux premiers mois de l’année 2012 ont été bons, notamment pour le fret. « Nous avons enregistré 4 845 pièces de fret sur janvier et février contre 4 346 pour les deux premiers mois de l’année 2011, soit une augmentation de 11 % du trafic. » Christophe Santoni espère même pouvoir encore faire mieux au cours des prochains mois. Mais le responsable veut tout de même rester prudent. « Sur le détroit, on assiste à une augmentation du trafic fret de 3,6 %. Sur la Manche Ouest, au contraire, il est en baisse. La guerre des prix fait que le niveau du taux de fret est très bas. Du coup, certains chauffeurs qui empruntaient les ferries de la Manche Ouest préfèrent conduire plus longtemps pour aller ailleurs. » En 2011, au Havre, LD Lines a enregistré un trafic fret total de 25 560 pièces, un score relativement stable par rapport aux années précédentes. Au niveau passagers, la tendance est également satisfaisante sur les deux premiers mois de l’année. Mais pour 2012, l’offre de transport transmanche au Havre change notablement avec la disparition d’une ligne rapide qui était assurée par le Norman-Arrow au printemps et en été. « Cette ligne rapide a connu un vrai succès commercial l’an dernier. Mais ça n’a pas été un succès économique. Les volumes et la rentabilité sont deux choses distinctes. Le Norman-Arrow n’était pas rentable », analyse Christophe Santoni. Le directeur général de la compagnie se veut réaliste et estime qu’il n’y aura pas d’effet jeux Olympiques de Londres sur la ligne Le Havre-Portsmouth l’été prochain. « Près de 85 % de notre clientèle est anglaise. Je fais donc le pari qu’avec les jeux Olympiques, ils préféreront rester chez eux. Quant aux Français qui seraient susceptibles d’être intéressés, je pense qu’ils opteront plutôt pour le train. »
Et la conjoncture générale? « La vraie problématique du ferry, c’est qu’il y a trop de navires sur le transmanche actuellement. Rajouter de la capacité, c’est entretenir une spirale. » Pour Christophe Santoni, il n’est pas d’actualité de mettre un second navire sur la ligne Le Havre-Portsmouth.