Le trafic repasse sous la barre des 70 Mt

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68,5 Mt, avitaillement inclus: c’est le bilan du port du Havre pour 2011. Laurent Castaing, le président du directoire, a prévenu: l’année ne serait pas un grand cru. Il a eu raison. En baissant de 4 % par rapport à 2010, le trafic est repassé sous la barre des 70 Mt. Début 2011, le « patron » du Grand port maritime du Havre (GPMH) a également souligné qu’il fallait s’attendre à des signes d’espoir. C’est également le cas au regard de l’année passée. Depuis l’entrée en application de la réforme portuaire, début mai, le port a pu enclencher une « nouvelle dynamique axée sur les critères de fiabilité, de compétitivité et de qualité de services qu’attendent les clients ». Au fil de l’année écoulée, le trafic conteneur a donc repris de la vitalité pour atteindre un pic durant l’été avec 600 000 unités traitées.

Dans le domaine des vracs liquides (41,4 Mt), les grands trafics sont en repli. C’est le cas du pétrole brut en recul de 2 %, à 27,5 Mt. Les liquides chimiques et les produits raffinés ont, eux aussi, accusé une baisse de 2 %. Pour les conteneurs, Le Havre maintient sa place de leader national; 2,22 MEVP ont été traités l’an passé, soit 6 % de moins qu’en 2010. C’est la baisse de 28 % du transbordement qui explique, en partie, ce recul.

À l’inverse, le roulier enregistre une très belle progression. Après avoir traversé une période de tempête, il est orienté en très nette hausse: 8 % en 2011 avec 365 000 véhicules traités. La mise en œuvre du plan « RoRo Max », l’été dernier, doit permettre d’atteindre l’objectif fixé pour 2015: 500 000 véhicules transitant par Le Havre.

Création d’Haropa, le GIE des ports de Seine

Le 19 janvier, le GIE Haropa (Havre Rouen Paris ou Harbours of Paris) a été présenté. Il regroupe les trois ports de Seine, Le Havre, Rouen et Paris, pour les positionner comme un nouveau « cluster » portuaire maritime de taille européenne. « Nous voulons aller au-delà des hommes pour faire de cette volonté une réalité opérationnelle en Europe », a souligné Philippe Deiss, président de ce GIE. Le poids en termes de trafic de ces trois ports s’évalue à l’échelle nord-européenne dans le quarté de tête. Avec 96,9 Mt, Haropa vient juste derrière Rotterdam, Anvers et Hambourg et devance Amsterdam.

Le choix de se regrouper au sein d’un GIE tient, selon les initiateurs du projet, à la capacité de réaction, de souplesse et de coordination qu’il permet. Il est dirigé par un conseil d’administration des trois présidents du directoire des ports. La présidence est tournante tous les ans par l’un des trois directeurs. Ce conseil d’administration est épaulé par des pôles dont la fonction relève de la stratégie, de la commercialisation, du ferroviaire, de la communication et du secrétariat général. Il n’est pas question de placer ce GIE en « holding » des trois ports mais plutôt comme une structure intégrée intervenant dans le cadre de l’interportualité. Le personnel de ce GIE demeure attaché à son établissement d’origine mais les charges sont réparties entre les trois établissements.

Les champs d’application d’Haropa s’articulent autour de quatre axes. en premier lieu, ce GIE doit permettre d’accroître la part de marché de ces trois ports en Europe en construisant une offre commune pour les chargeurs et simplifier l’implantation sur les plates-formes. Ensuite, il s’agit de développer une logistique propre. Le GIE doit asseoir la création d’une offre de conseil pour toutes les chaînes multimodales mais aussi renforcer les interfaces entre les modes de transport terrestre massifié et maritime. Aujourd’hui, le fleuve réalise 20 % des pré et post-acheminements et le ferroviaire 5 %. « À l’horizon 2020, il est prévu de doubler la part modale des conteneurs par ces modes », a assuré Laurent Castaing, président du directoire du Grand port maritime du Havre. Le troisième axe stratégique de ce GIE vise à une contribution au développement durable des territoires. Pour les trois directeurs, il s’agit de s’inscrire dans la logique du Grand Paris voulu par le président de la République. Enfin, dernier axe, asseoir Haropa comme une identité portuaire propre, comme une marque.

Déjà les premières actions commerciales ont démarré. « Nous avons identifié les principaux points de développement que sont les conteneurs, les céréales, les matériaux de construction, la chimie », a indiqué Philippe Deiss. Et sur le conteneur, le responsable du pôle commercial d’Haropa, Hervé Cornède, souligne que « le Daily-Mærsk annonce un départ quotidien sur la Chine, nous pouvons annoncer un bi-Haropa avec deux départs par jours sur la Chine ».

Cette structure nouvelle fait office de révolution dans le monde portuaire français, même si elle est prévue par la réforme portuaire de 2008. « Elle est possible aujourd’hui par le tempérament de ces hommes. Elle n’aurait pas été envisageable il y a dix ans », a précisé Claude Gressier, président du Conseil interportuaire de la Seine.

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