GDE, broyeur et logisticien

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GDE (Guy Dauphin Environnement) fait partie de ces sociétés centenaires en France. Créée par la famille Dauphin au début du XXe siècle dans la région de Caen, elle s’est spécialisée dans le recyclage des matériaux. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la société amorce son premier virage. Constatant que les besoins de production sont intimement liés aux déchets, il se lance dans la récupération des matériaux. Au milieu des années 1960, Guy Dauphin s’installe à Rocquancourt (Calvados) et investit dans le premier broyeur de la société. C’est à cette époque que la société prend le nom de Guy Dauphin Environnement (GDE). En 1993, après le décès de Guy Dauphin, Claude Dauphin prend la succession et développe l’activité de la société en investissant dans de nouveaux broyeurs et privilégie une position en bord à quai. Aujourd’hui, GDE dispose de trois broyeurs en France installés, l’un à Limay (en bordure de Seine), l’autre à Montoir-de-Bretagne (sur le port de Saint-Nazaire) et le troisième à Salaise-sur-Sanne (sur les rives de la Saône). Ces broyeurs sont alimentés par de l’acier, des ferreux et des métaux non ferreux. La collecte des matériaux se fait auprès des industriels de récupération des métaux issus de la déconstruction de bâtiments, de la mise hors d’usage de véhicules ou de toute autre source. Les différents produits sont acheminés vers les broyeurs par voie routière. « La logistique est une part importante de notre métier », explique Patrick Nozahic, directeur des relations extérieures de GDE. Un poids tel que le groupe a investi dans 200 remorques et 250 camions à petite benne. « La traction est assurée par des affrétés », continue le responsable des relations extérieures.

1 Mt sur l’eau

GDE traite environ 3 Mt par an dont 2 Mt de métaux et 1 Mt de papiers. Les déchets de ferraille arrivent sur les sites par camion et sont ensuite traités pour être récupérés dans leur quasi-totalité. « Les expéditions des marchandises se font principalement par voie fluviale et maritime », explique Patrick Nozahic. Parce que GDE vend ses « matières premières secondaires » auprès de clients sidérurgistes. La majorité est bord à quai, « ce qui nous incite à privilégier les modes de massification ». Depuis les broyeurs français, les produits partent principalement vers l’Espagne, le Portugal, l’Italie, le Maghreb, la Turquie par fluvio-maritime, mais aussi plus loin sur l’Asie et l’Inde par maritime. Le fluvial n’est pas oublié notamment au départ du site de Limay pour alimenter à Bonnières-sur-Seine la chaîne de Iton Seine et de celui de Salaise-sur-Sanne vers le sud de l’Europe.

Sur la façade Manche, GDE expédie ses productions depuis Limay, soit par barge soit par fluvio-maritime. Depuis Rouen, le groupe charge de la ferraille mais pas forcément du broyage. Et à Caen, site d’origine de la société où tous les métiers sont représentés, le groupe charge sur le quai de Blainville en maritime pour les différentes destinations. Sur la façade Atlantique, les expéditions se font principalement depuis Montoir-de-Bretagne, Lorient avec de la ferraille cisaillée et Rochefort, qui se compose d’un centre de tri et de traitement. Enfin, en Méditerranée, les expéditions se font soit directement depuis le broyeur de Salaise, soit au départ du terminal de Caronte sur le port de Marseille. « Des 1 Mt que nous expédions, 50 % est réalisé par fluvio-maritime et fluvial, et l’autre moitié par maritime », confie Patrick Nozahic. Sur le nord de la France, GDE a repris les activités de SNT, Société nouvelle de transformation, basée à Escautpont, à côté de Valenciennes. Outre sa capacité à traiter de nombreux produits, l’implantation de cette société le long de l’Escaut présente des atouts pour le groupe. « Nous souhaitons développer notre activité sur le nord de la France et de l’Europe, au travers de cette acquisition », explique Patrick Nozahic. Une implantation qui vise aussi à poser les premiers pas sur la future liaison Seine-Escaut.

Un partenariat privilégié avec les armateurs

Avec la logistique comme second métier du groupe et une flotte de bennes, la question d’une flotte maritime en propre se pose. « Nous ne souhaitons pas, pour le moment, disposer de notre flotte en propre. Nous privilégions les rapports étroits avec les armateurs », continue le responsable des relations extérieures. Des relations étroites qui s’arrêtent là ou les échanges capitalistes entre l’armateur et le chargeur commencent. Ces rapports, GDE les a noués avec ABGCRM, armateur disposant d’une flotte de petits navires comme la Guêpe, le Frelon et le André-Michel.

GDE en chiffres

GDE est la filiale française du groupe Ecore, société basée aux Pays-Bas. Cette holding a été créée pour permettre le développement du groupe à l’international. Outre les 70 implantations sur le territoire français, le groupe est implanté en Hongrie, en Roumanie (dans ces deux pays, elle dispose de broyeurs parmi les plus importants d’Europe), en Allemagne et en Suisse. Elle s’est aussi internationalisée avec une présence en Chine, à Ningbo, et en Inde.

En 2010, Ecore a réalisé un chiffre d’affaires de 897 M€ et a expédié 2,3 Mt. Elle emploie 1 300 personnes dans le monde.

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