Le divorce est prononcé entre volumes et résultats financiers

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À lire les résultats sur le premier trimestre des armements conteneurisés basés en Asie et opérant dans le monde, la situation est disparate. Cosco Container Line affiche un chiffre d’affaires de 7,8 MRMB (837 M€), en hausse de 4 %, sur le premier trimestre. Dans le même temps, le revenu moyen par EVP enregistre une baisse de 7,3 % à 5 817 RMB/EVP (624 €/EVP). La plus forte baisse mesurée en RMB/EVP se répercute sur les lignes entre l’Europe et l’Asie alors que le chiffre d’affaires global annoncé par l’armateur sur cette liaison est en stagnation à 2,5 MdRMB (268 M€). Le même scénario s’est répété pour OOCL qui a vu ses volumes augmenter de 8,3 % à 196 174 EVP sur les routes Europe-Asie quand le revenu de cette même liaison stagne à 277 840 $. APL, la division conteneur du groupe singapourien NOL, suit la tendance avec une progression de 9 % de son trafic à 764 000 EQP contre une hausse de 3 % de son chiffre d’affaire par EVP à 2 598 $. Une situation caractérisée par la baisse des taux de fret entre l’Europe et l’Asie, selon l’armateur. En prenant en référence les dernières statistiques émises par Container Trades Statistics, les trois premiers mois de l’année ont été plutôt généreux en volume. Le nombre de boîtes entre l’Asie et l’Europe a augmenté de 6,2 % à 3,3 MEVP. En sens inverse, d’Europe vers l’Asie, la progression s’élève à 4,3 % à 1,4 MEVP. La courbe des taux de fret publiée par cet organisme est, pour sa part, plus alarmante. La baisse des taux de fret en sortie d’Asie ne cesse de plonger depuis l’été 2010. L’indice a perdu 40 points en neuf mois pour atteindre environ le seuil des 80 (l’indice 100 est calculé au 1er janvier 2008). Selon les données publiées par Cosco Container Line et OOCL, les gains financiers sont à chercher plutôt du côté du Trans­pacifique. Les deux armateurs affichent un gain en termes de volume et de résultats financiers. Selon une dépêche de l’agence Reuters, les échanges entre les États-Unis et la Chine sont repartis à la hausse.

Le poids des surcharges BAF

Si le divorce entre volume et états financiers est prononcé, la relation entre la hausse du coût des soutes et l’augmentation des surcharges semble au beau fixe. Le mariage est consommé. Les derniers prix des soutes relevés affichent une hausse pour atteindre un sommet. Le cours du Brent à 127 $/t rappelle des niveaux d’août 2008. « Les principaux armateurs comme Mærsk ou MSC?ont su se protéger contre la volatilité du cours du pétrole en imposant des surcharges BAF dans leurs contrats avec les clients », souligne une dépêche de Reuters. Et l’agence de presse d’annoncer des surcharges de 776 $/EVP sur une liaison Asie-Europe. Ces dernières semaines, des armateurs ont poussé le bouchon jusqu’à imposer des surcharges pouvant atteindre 832 $/EVP. « Une façon de répercuter des hausses imprévisibles », argumentent les armateurs qui se voient répondre par les chargeurs que ces surcharges sont bien souvent le moyen de maintenir des marges. Un débat qui ne date pas d’aujourd’hui mais qui prend toute sa dimension avec le retour à des sommets, surtout quand un EVP est actuellement négocié aux alentours de 900 $ sur la liaison Asie-Europe. Les surcharges doublent le taux de fret.

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