Engoncé dans sa Catalogne, le port de Barcelone pousse depuis un certain temps ses pions dans le Sud-Ouest français.
Avec un potentiel de 76 000 EVP par an, la région Midi-Pyrénées représente à elle seule un bel enjeu, dont Marseille-Fos entend préserver le monopole. Son concurrent catalan a installé à Toulouse un nouveau concept de port intérieur, le Terminal maritime de Toulouse (TMT), avec pour objectif d’être présent en permanence sur la zone.
Il n’en fallait pas plus pour qu’une représentation du Grand port maritime de Marseille (GPMM), Jean-Claude Terrier et Dirk Becquart, respectivement directeur général et directeur du développement, se rendent dans la ville rose. Une réunion organisée par l’Observatoire régional des transports (ORT) de Midi-Pyrénées aurait permis de resserrer les liens distendus par les derniers mouvements sociaux. L’alerte a été chaude puisque plusieurs exportateurs ont exprimé leur mécontentement et leur décision de transférer leur trafic par Barcelone. « Le port catalan, lui, est extrêmement fiable et sans grève, et cela compte, même si cela nous coûte plus cher et si les passages en douane sont plus longs », explique un dirigeant de PME.
Si les transporteurs reconnaissent l’avantage à utiliser Marseille-Fos par rapport à Barcelone, le manque de fiabilité du 1er port français constitue un obstacle pire que les Pyrénées. Jean-Claude Terrier a tenté de dissiper les craintes: « En associant à la réforme – dont le but est de mettre dans les terminaux des moyens de développement efficaces – une diversification des opérateurs, nous aurons les capacités de regagner cette fiabilité qui nous fait défaut aujourd’hui. »