Quatorze réunions publiques, des milliers de documents distribués dans les boîtes à lettre de la région et un enjeu portuaire considérable : le débat public sur le prolongement du Grand canal du Havre débute jeudi 8 octobre. Il s'achèvera près de quatre mois plus tard, le 2 février.
Meilleure fluidité
De quoi s'agit-il ? Finalement, de terminer un chantier lancé dans les années soixante, lorsque le Grand canal s'est enfoncé vers l'est de la zone industrielle et portuaire, sans rejoindre le canal Le Havre-Tancarville. C'est ce tronçon manquant que souhaite faire ajouter le Grand port maritime du Havre, maître d'ouvrage. L'objectif est double : désenclaver la partie est de la zone industrielle et portuaire afin d'y accueillir de nouvelles activités économiques, notamment logistiques, et, comme le souligne Laurent Castaing, le président du Directoire du GPMH, « améliorer la fluidité des circulations sur la zone portuaire et faciliter la croissance du transport fluvial ». L'an dernier, le trafic fluvial conteneurs du port du Havre a représenté 140 000 EVP, contre 160000 l'année précédente.
Prolonger le Grand canal devrait permettre au port du Havre de tendre vers les objectifs des lois sur le Grenelle de l'environnement ; elles prévoient une part des transports massifiés (ferroviaire et fluvial) de 25 % en 2020 dans les ports français. Au Havre, le GPMH veut faire passer la part ferroviaire de 5 % en 2007 à 13,3 % dans un peu plus de dix. La part du fluvial, quant à elle, doit passer de 9 % en 2007 à 11,7 % en 2020. Pour y parvenir, le port table sur plusieurs infrastructures majeures : le prolongement du Grand canal, à l'horizon fin 2013, mais aussi la mise en place d'un nouveau pôle multimodal, en 2012. La future écluse fluviale de Port 2000, dont les premières études sont inscrites au Contrat de projets État-Région 2007-2013 pour un montant de 8 M¤, permettra de compléter le dispositif. Les barges pourront alors passer du réseau fluvial à Port 2000 en direct.
Quatre tracés
Plusieurs alternatives seront mises en débat dans le cadre du projet de prolongement du Grand canal, comme l'abaissement du niveau actuel du plan d'eau pour permettre aux plus grandes barges de passer sous les ponts (à la condition de creuser le chenal), ou encore une dénivellation des ponts routiers et ferroviaires. Ces deux solutions n'ont guère les faveurs du port qui préfère l'allongement du canal existant. Plusieurs itinéraires sont possibles et se chiffrent aux alentours de 200 à 250 M¤.
Où passer précisément ? Quatre solutions sont envisagées pour rejoindre l'écluse de Tancarville qui, ensuite, donne accès à la Seine. Le choix d'une des solutions constitue donc l'enjeu du débat qui sera fortement suivi par les écologistes qui préconisent les solutions alternatives et évoquent, à propos du prolongement, un « désastre écologique ».
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