La ligne ferroviaire de 665 km, très endommagée pendant la guerre civile, devrait être opérationnelle au début de 2010 grâce à un investissement de 200 M$, réparti à égalité entre la Banque mondiale et le consortium CCFB, constitué de la société holding publique CFM (49 %) et de la compagnie indienne Rites and Ircon (51 %). Outre les vastes gisements de charbon encore inexploités, elle desservira la vallée fertile du Zambèze, elle aussi touchée par la guerre civile. Le trafic de la voie ferrée devrait atteindre 12 Mt par an dans un premier temps.
Réserves considérables
L'estimation des réserves de charbon dépasse 10 Mdt. Selon le directeur national des mines Eduardo Alexandre, les recettes devraient atteindre 1,5 Md$ par an lors de la production à pleine capacité des mines exploitées dans le district de Moatize par les compagnies brésilienne Vale et australienne Riversdale Mining. Cette dernière a investi 800 M$ dans la mine de Benga, qui sera ouverte l'an prochain. Le charbon à coke sera exporté et le charbon thermique alimentera la future centrale électrique de Benga. En 2011, Vale doit commencer à exploiter la mine de Tete, dont la production devrait atteindre 12,7 Mt par an.
Mise en valeur des ports
L'absence d'entretien des ports pendant la guerre civile a conduit à la diminution de leurs tirants d'eau, en raison de l'envasement et des mouvements de bancs de sable. Ainsi à Beira, dans un premier temps, des chalands transporteront le charbon jusqu'aux vraquiers ancrés au large. Toutefois, un doute subsiste sur la capacité de CFM opérateur ferroviaire et portuaire, à terminer à temps la construction du nouveau terminal charbonnier dédié à l'exportation. En conséquence, toutes les autres options sont examinées.
Nacala, dans le nord, pourrait devenir un port d'exportation. Il présente l'avantage d'être le seul port naturel en eau profonde de toute l'Afrique subsaharienne. La société Nacala Development Corridor, concessionnaire de l'exploitation du port et de la voie ferrée le reliant au Malawi, a annoncé son intention d'investir 150 M$ en cinq ans pour restaurer les infrastructures, en vue de faire passer la capacité annuelle de 900 000 t à 4 Mt. Le port de Nacala, qui peut déjà traiter des navires de 300 000 tpl, dispose de suffisamment d'espace pour un terminal minéralier, une raffinerie de pétrole et une cale sèche.Toutefois, aucune décision n'a encore été prise sur une extension du réseau ferré entre Nacala et le Malawi.