Depuis le début de l'année, avec la récession économique mondiale, des incertitudes sur le développement de Tanger Med. Tanger Med 2 extension et prolongement du port à conteneurs en eaux profondes Tanger Med 1 a subi des défections : celle du danois APM Terminals, qui gère déjà le terminal 1 et qui a suspendu sa participation au projet de terminal 3 et celle du singapourien PSA qui devait participer au consortium opérant le terminal 4. Pour assurer la réalisation du projet Tanger Med 2, l'État marocain a donné un signal fort. Le 17 juin, un accord a été signé avec TMSA, l'Agence Spéciale Tanger Méditerranée qui gère le port. L'État investit 2 Mds de dirhams,(plus de 170 M¤)dans le capital de TM2 SA, la filiale ayant en charge la réalisation de Tanger-Med 2. De son côté, TMSA s'engage à engager la même somme dans sa filiale.
terminal 4 pour 2014
Forte de cet apport, l'agence TMSA a pu signer une concession pour trente ans avec Marsa Maroc l'exploitation du terminal 4. Détenu à 100% par l'État et présidé par le ministre des Transports, Marsa sera le seul opérateur du Terminal 4. Quant au terminal 3, sa réalisation est pour le moment mise en attente, en attendant que les opérateurs internationaux reprennent confiance. Bachir Sentissi, responsable du développement commercial du port, estime que les incertitudes qui pèsent sur Tanger Med 2 ne compromettent pas le succès du projet : « Tanger conserve sa très bonne position géographique. Notre vocation de transbordement va s'imposer. Nous sommes en train de mettre en place un pont virtuel sur la Méditerranée. Les investisseurs reprendront confiance. Et notre grande chance est d'avoir pu convaincre investisseurs et actionnaires pour le lancement de Tanger Med 1, avant la crise ». Tanger Med 1, mis en service en juillet 2007 a affiché pour sa première année d'exercice plein en 2008 un trafic de 1M EVP, le tiers de sa capacité d'accueil. Le président du directoire de TMSA, Saïd el Hadi, estime que malgré la récession, Tanger Med connaîtra pour 2009 une croissance de 30 %.
Le terminal 4 sera ouvert à toutes les compagnies maritimes. Les travaux de construction, qui commenceront début 2010, ont été confiés à un groupement d'entreprises formé par Bouygues travaux publics, le belge Besix, l'italien Saipem et les marocains Bymaro et Somagec. Les tergiversations des investisseurs ont fait prendre un an et demi de retard au projet. Le nouveau terminal devrait entrer en service au deuxième trimestre 2014. Il sera doté de 36 RTG et pourra accueillir 2 M EVP.
D'autres travaux sont en passe d'être achevés. Le terminal ro-ro, qui disposera de huit postes, entrera en activité à la mi-2010. Il est conçu pour accueillir annuellement sept millions de passagers et 700 000 camions. Un terminal temporaire a été mis en place en 2008 pour assurer le transbordement des camions. Deux scanners Smith Heiman HCV ont été mis en place pour le contrôle des véhicules. Bachir Sentissi se félicite des délais atteints par Tanger Med: « Un camion, entré dans notre port, a besoin d'une heure pour être sur le navire. C'est un très bon temps pour un port marocain et méditerranéen ». L'été prochain, les trois millions de Marocains habitués à retourner au Maroc en arrivant à l'ancienne ville de Tanger, débarqueront au terminal ro-ro de Tanger Med. La liaison ferroviaire du port avec Casablanca a été achevée en mai. Les travaux du terminal pétrolier de Tanger Med sont également en cours d'achèvement. Ce terminal a pour vocation d'utiliser le statut de zone franche du port et de concurrencer Gibraltar dans l'approvisionnement des 100 000 navires qui traversent le détroit chaque année. Ce terminal sera donc complémentaire au projet prévu à Nador : un terminal pétrolier de transbordement. Les mêmes opérateurs que ceux de Gibraltar géreront le terminal pétrolier de Tanger Med : la société marocaine Afriqiya, IPG (Koweit) et Horizons International (Émirats Arabes Unis). L'exploitation du terminal, prévue pour 2008, devrait commencer l'an prochain.
La zone franche logistique a reçu en mars ses deux premiers locataires : le français Géodis et l'équipementier japonais Makita. En ce qui concerne la zone franche industrielle, le projet de l'usine Renault-Nissan, abandonné par Nissan, a pris du retard, mais, continue d'avancer. Les travaux de terrassement du site sont achevés et le pdg de Renault vient de réitérer son engagement à ouvrir une plate-forme de production, qui devrait démarrer en 2012.