Il y a deux ans, entrait en service l'éthanolerie de la BENP-Lillebonne (groupe Tereos). Aujourd'hui l'usine tourne à plein régime et a même dépassé ses objectifs initiaux. « Le rythme de marche est supérieur à 8 200 hectolitres/jour en moyenne et atteint 9 000 hectolitres/jour en régime de pointe », explique Jérôme Verrié, directeur de l'usine. L'unité normande consomme environ 800 000 t de céréales en entrée, tandis qu'elle produit 300 000 m3 d'éthanol et environ 250 000 t de drèches. Le directeur souligne que 69 % des céréales entrant sont acheminées par la route, tandis que les 31 % restant le sont par la voie d'eau. Côté expédition, l'éthanol utilise la voie maritime à hauteur de 80 % (principalement à destination de Rotterdam et de Fos), le solde voyageant par voie routière.
Au cours de ces deux années, les techniques utilisées à Lillebonne se sont améliorées : « Les rendements d'extraction bénéficient de la science des enzymes, explique la société. Avec le haut niveau de production et la régularité de l'usine, les consommations d'énergie et d'auxiliaires sont optimisées ». BENP Lillebonne travaille aujourd'hui sur une diversification des matières premières (blé fourrager, maïs, orge, triticale). Il faut souligner que les drèches - qui constituent les résidus des processus de traitement - sont un produit tout à fait intéressant : elles sont en effet riches en protéines et sont utilisées en alimentation animale. Depuis le site de Radicatel, sont expédiées très régulièrement des cargaisons de drèches. Précisons que le stockage et la manutention des céréales en entrée et des drèches en sortie sont assurées par Senalia, prestataire de service pour BENP-Lillebonne.
Sur un plan plus général, la production de bioéthanol est en progression constante dans le monde. Pierre-Christophe Duprat, directeur général de la division transformation des céréales de Tereos, a dressé un tableau de la situation actuelle. La production se situe actuellement aux environs de 70 Mm3 dans le monde. Les États-Unis et le Brésil sont les deux plus grands acteurs de ce marché. Au Brésil par exemple, les voitures flex-fuel constituent aujourd'hui 70 % à 80 % des voitures vendues (le parc global est passé de 16 % de véhicules flex-fuel en 2005 à 37 % cette année). L'Europe monte aujourd'hui en puissance avec une production de 3,2M m3. La France s'est hissée au premier rang des producteurs (38 %) devant l'Allemagne (18 %) et l'Espagne (16 %).