L'Ecsa plaide pour des mesures par l'OMI

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Dans son rapport annuel présenté le 22 septembre, le président de l'Ecsa, Marnix van Overklift, pose un regard clair sur le transport maritime. « La surcapacité que nous allons rencontrer dans certains secteurs maritimes est alarmante. » Il demeure aussi inquiet sur la position des banques finançant le maritime face à la crise économique.

Si l'économie maritime a souffert au cours des derniers mois, l'activité réglementaire a été abondante au cours des derniers mois. D'abord, le président de l'Ecsa a salué la publication par la Commission européenne de son travail sur la politique maritime. « Il met en évidence le rôle clé du maritime pour le commerce européen et international », note le rapport annuel. La Commission européenne a aussi pris une position en faveur d'un plus large spectre d'activité pour parler du maritime. Les inquiétudes de l'Ecsa de voir les navires de servitude oubliés du secteur ont été levées lors d'une décision récente de l'autorité européenne. Publié en janvier 2009, soit avant le pic de la crise, ce document sur la politique maritime « demeure valide malgré tout », souligne le rapport annuel de l'organisation européenne des armateurs.

Le manque de marins

Second sujet, largement abordé dans le cadre de la stratégie maritime européenne, le manque de marins en Europe préoccupe toujours les représentants des armateurs. « Nous menons des campagnes pour attirer de plus nombreux jeunes vers ce métier en coopération étroite avec les syndicats », a expliqué le président de l'Ecsa. Un point que l'Ecsa aborde régulièrement avec l'ETF (European Transport Federation, représentant les syndicats du transport dans l'UE). Outre les manques de candidats officiers, l'Ecsa s'est félicité de la décision de l'Union européenne de mener une étude sur la fatigue des navigants. « En se référant à des scénarios en condition réelle, cette étude apportera des solutions à ce problème. »

Ensuite, le rapport annuel de l'Ecsa est revenu sur les évolutions législatives sur la sécurité maritime. En premier lieu, l'adoption dans les premières semaines de l'année du Troisième paquet sur la sécurité maritime est perçu, par l'Ecsa, « comme un paquet de mesures adéquates qui devraient améliorer la sécurité maritime dans les eaux européennes. » Se pose désormais la question plus difficile des émissions de carbone. La participation du transport maritime à la réduction de ces émissions passe par une décision prise au niveau de l'OMI. « Cet organisme de l'ONU est le seul au niveau international à pouvoir délivrer des normes qui aient un minimum d'impact sur le trafic. » Et l'Ecsa enfonce le clou. « Mieux vaut un régime prévu globalement plutôt que localement. Il est important que l'OMI intervienne avec un régime global. » Le président de l'Ecsa a aussi rappelé la position favorable des armements européens lors de l'adoption de l'annexe VI de la convention Marpol (sur les émissions de soufre), en octobre 2008. Un texte qui prévoit une réduction des émissions de soufre par le transport maritime. Dans les prochaines semaines, une étude, diligentée par la Commission, sur les effets des mesures de ce texte devrait être connue. Dans le même temps, l'Ecsa a commandé une étude par l'Université de Leuven (Belgique) pour disposer de ses propres résultats.

La déconstruction des navires

Dans ce même chapitre de la sécurité, l'Ecsa est revenu sur la Convention signée à Hong-Kong en mai, à propos de la déconstruction des navires. Ce texte prévoit que cette activité ne doit pas porter atteinte à la santé humaine. « L'Europe peut jouer un rôle important dans cette filière », a indiqué le président de l'organisation. L'Ecsa espère que la Commission « continuera de travailler en étroite coopération avec elle afin de s'assurer qu'aucune mesure ne sera prise au niveau régional qui aille à l'encontre des intérêts de l'industrie maritime européenne. »

Parmi les autres points abordés dans le rapport annuel, l'Ecsa revient sur les avancées dans le transport maritime à courte distance (TMCD). Plus particulièrement sur les autoroutes de la mer, la Commission a adopté en décembre, une communication sur ce thème pour clarifier les modalités d'attribution des aides d'État aux opérateurs. En mars, elle a lancé un appel à projets dans le cadre des TEN-T (Trans European Transport Network) qui disposent d'une enveloppe de 1Md¤. L'autre alternative pour disposer d'aides au démarrage peuvent se retrouver dans le programme Marco Polo qui a reçu 28 propositions de financement dont, neuf impliquent un volet maritime. Outre cette mise au point, l'Ecsa a rappelé les projets entre la France et l'Espagne, dont les deux gouvernements ont offert une prime de 30 M¤, sur les cinq premières années. Une ligne devant partir du Havre vers Vigo, l'autre de Nantes Saint-Nazaire vers Gijon avec une extension sur Algésiras. Les projets devaient démarrer cet automne mais les conditions économiques défavorables ne poussent pas à une ouverture trop rapide. La seconde initiative est venue en juin, lorsque la France, l'Italie et Malte ont lancé un appel à projets dans la région occidentale de la Méditerranée, avec une date limite de dépôt de dossier le 15 novembre.

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