Forte hausse de la flotte de commerce sous registres français

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Le ministère chargé des transports a diffusé début septembre les statistiques de la flotte de commerce pour les navires de 100 UMS et plus, au 1er juillet. 215 navires représentant 6,182 Mtjb et 8,143 Mtpl sont dédiés aux transports de marchandises et/ou de passagers. En comptant tous les types et surtout toutes les tailles de navires immatriculés au commerce, quelque soit le registre, la flotte « française » dispose de 5 357 unités. Sur les 286 navires immatriculés au Registre international français, 96 sont des navires de charge de plus de 100 UMS. Ils représentent 5,207 Mtjb et 7,821 Mtpl en croissance de respectivement 6,5 % et 8,57 % sur un an.

Le RIF : le registre Bourbon

Compte tenu que les transporteurs de passagers ne sont pas autorisés à être immatriculés au RIF, les 179 navires sont les unités de Bourbon auxquelles s'ajoutent 11 yachts de plaisance professionnels. En terme de nombre de navires, c'est donc le groupe de Jacques de Chateauvieux qui fait la croissance car depuis le 1er janvier 2007, le nombre de navires de charge de 100 UMS et plus, varient entre 94 et 96. Leur taille unitaire a cependant augmenté. En effet, au 1er juillet 2007, les 96 navires de charge représentaient 4,725 Mujb contre 5,218 Mujb au 1er juillet 2009.

Les statistiques sur l'emploi maritime ayant disparu depuis quelques années, il n'est pas possible de vérifier si l'instauration mouvementée du RIF a finalement eu un effet bénéfique sur le nombre de navigants.

En terme de jauge brute, le deuxième registre est celui de la métropole et des DOM : 75 unités pour 842 725 tjb et 194 873 tpl. Wallis et Futuna est stable avec 9 navires d'une jauge totale de 93 200 unités pour 98 359 tpl.

Depuis l'arrivée des transporteurs de produits raffinés, Maohi et Nizon de la Socatra, Wallis et Futuna n'est plus le registre des seuls paquebots français cherchant à échapper aux règles métropolitaines du travail maritime. Également stable sur un an, la Polynésie française avec ses 29 « goélettes » totalisant 33 736 ujb et 26 226 tpl. La Nouvelle-Calédonie fait figure de parent pauvre avec 6 navires et 5 554 ujb ou 2 282 tpl ; inchangé sur les douze derniers mois.

Un certain parler vrai

L'édition du 1er juillet 2009 des statistiques de la flotte semble être caractérisée par la volonté de parler « clair » : Ainsi rappelle-t-on que la flotte « française » pétrolière est majoritairement contrôlée par des intérêts étrangers : Broström devenu danois depuis son rachat par Mærsk ; Euronav, belge depuis longtemps ; SeaTankers formé par Fouquet-Sacop et Petromarine, belge également puisqu'appartement à Sea Invest, qui représente une large part de la manutention « française » ; V-Ships France, filiale de la maison mère installée à Monaco (paradis fiscal coopératif selon l'OCDE) ; BW Marine France, filiale du groupe chinois BW Group. Seule Socatra reste sous contrôle français.

Dans le gaz liquéfié, la présence de Gaz de France-Suez donne une couleur plus tricolore à la flotte.

« Dans un contexte caractérisé par une surcapacité de la flotte mondiale et un faible actionnariat français, la situation actuelle de la flotte française est soumise à une certaine pression », estiment les auteurs du rapport qui poursuivent ainsi : « d'une manière générale, les sociétés mères des entreprises opérant dans le secteur pourraient être tentées à l'avenir de ne pas renouveler les contrats d'affrètement et d'abandonner le pavillon français. Face à la récession économique, certains armateurs utilisent de plus en plus les VLCC comme unité de stockage, tant pour des motifs liés à la surcapacité de transport que pour des raisons spéculatives, attendant que remonte le cours du baril. Malgré une reprise du cours du brut à partir de mars/avril, la chute prévue de la demande pourrait entraîner une nouvelle baisse des prix. Les évolutions du transport de pétrole seront également affectées par le ralentissement de la production, surtout en mer du Nord, compte tenu de l'épuisement progressif des réserves dans cette région. Enfin, une réflexion semble devoir être menée sur les perspectives d'affrètement des différentes compagnies dans le cadre de l'évolution de la capacité de raffinage française et des dispositions prévues par la loi n° 92 - 1443 du 31 décembre 1992. La rentabilité moyenne du secteur du raffinage s'est effondrée au cours du premier trimestre 2009, passant de 40 ¤/t à 10 ¤/t en mars.

Si la situation devait perdurer sur le moyen terme, la cession d'unités de production pourrait être envisagée, la concurrence des pays émergents étant par ailleurs réelle et écologiquement viable (nouvelles capacités de raffinage en Inde et dans certains pays du Moyen-Orient), avec un impact sur la flotte pétrolière sous pavillon français ».

Le secteur du vrac sec en France est « dominé par deux grands opérateurs, Cetragpa (LDA) et Setaf-Saget (Bourbon), qui restent néanmoins de taille modeste, en termes de flotte possédée, au regard des acteurs leaders au niveau mondial, grecs, allemands et asiatiques. Toutefois, le recours massif à l'affrètement de navires donne aux armateurs français un rôle commercial important ». Si Dreyfus exploite deux grands vraquiers sous registre français, Setaf-Saget préfère des registres plus exotiques.

« Le secteur conteneurs est dominé par CMA CGM, troisième armateur mondial. Par contre, il n'existe pas d'armement uniquement axé sur le roulier. Ce type de transport, en France, est le fait de compagnies qui disposent dans leur flotte de quelques unités spécialisées (LDA, CMA CGM, Marfret, Socatra) ».

Source : Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de la mer / Direction Générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer

Plus de visibilité pour le RIF

À en croire son site internet, le Registre international français devrait connaître une sorte de nouvelle « jeunesse » : il est maintenant installé dans ses nouveaux locaux, plus « prestigieux », Place de la Joliette. Il bénéfice d'un nouveau directeur, plus exactement directrice, Amélie Chardin. Et last but not least, il dispose d'une chargée de communication, Murielle Gignoux, qui s'occupa de la communication à la Direction des Affaires maritimes et des gens de mer alors dirigée par Christian Serradji. Le départ de ce dernier coïncida avec le retour d'une période de glaciation. Compte tenu de la réserve des compagnies de transport maritime, le RIF semble s'orienter vers le prestige : la grande plaisance professionnelle de plus de 24 m. C'est ainsi qu'il était présent le 24 septembre au salon de la plaisance professionnelle à Monaco, sur le stand du Groupement des équipages professionnels du yachting (GEPY).

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