Baisse de la Livre Sterling, hausse du coût des soutes et conjoncture économique morose poussent Brittany Ferries à prendre des mesures pour passer au mieux le creux de la saison. « Ce n’est pas la première fois que ça nous arrive et nous prenons les dispositions qui s’imposent » explique le directeur général, Jean-Michel Giguet, qui a annoncé la semaine dernière au comité d’entreprise que le désarmement du Pont-L’Abbé était programmé pour novembre prochain.
Affrété en 2005, suite à la vente du Val-de-Loire, puis acheté en 2007 en prévision du retard de livraison de l’Armorique, le nouveau car-ferry en cours de construction aux chantiers Aker Yards d’Helsinki, le Pont-L’Abbé restera cependant pleinement opérationnel sous 24 heures en cas de besoin. « Aussi longtemps qu’il y aura une incertitude sur la date de livraison de l’Armorique, le Pont-L’Abbé ne sera pas vendu », assure Jean-Michel Giguet. Ce qui n’est quand-même pas sans inquiéter les syndicats qui se posent des questions sur les conséquences en termes d’emplois en CDD.
Remplacé à Saint-Malo par le Pont-Aven, c’est le Bretagne qui, cinq jours par semaine à Roscoff, prendra le relais du Pont-L’Abbé. Du moins jusqu’en janvier car, à partir de là, le Bretagne va lui-même être immobilisé deux mois pour un arrêt technique destiné à lui faire subir une lourde refonte. Le choix du chantier où s’effectuera ce sérieux lifting n’est pas encore connu. D’une manière plus générale, la compagnie bretonne admet « faire le gros dos » face à la mauvaise conjoncture économique. « Nous pensons devoir affronter deux à trois années difficiles », reconnaît Jean-Michel Giguet tout en réfutant fermement toute idée de panique à bord. « Les objectifs que nous nous étions fixés en termes de passagers ont été atteints et nous sommes bien plus armés que par le passé pour attendre le mouvement de balancier qui ne manquera pas de revenir. »
