Placée sous la direction de Michel Haesen, l’agence d’Anvers de la CFNR est spécialisée dans le transport fluvial et multimodal – tant en national qu’à l’international – de marchandises sèches et liquides, de colis lourds et hors dimensions, de conteneurs. En tant qu’armateur fluvial, la CFNR exploite une flotte de pousseurs et de barges.
Mais elle intervient aussi en qualité d’affréteur fluvial, de commissionnaire en transport et expéditeur, sans oublier l’activité de manutention ou les opérations douanières.
L’accent a été particulièrement mis sur le secteur des conteneurs. Depuis Anvers, la CFNR assure trois services. L’un dessert le Rhin supérieur jusqu’à Bâle, dans le cadre du groupement Penta avec quatre autres partenaires. Seul associé à être armateur, la CFNR y aligne ses propres unités. Avec une flotte de 18 unités d’une capacité de 150 à 360 EVP (détenues en propriété et affrétées), Penta assure un trafic annuel de 170 000 EVP, dont 30 % à mettre au compte de la CFNR. Penta assure cinq départs par semaine d’Anvers et Rotterdam et retour. Selon Ferenc Szilagyi, responsable du département conteneurs, ce trafic est déséquilibré avec 2/3 des tonnages à l’import et 1/3 à l’export. Toutefois, cette disparité s’atténue avec une montée en puissance des exportations, principalement au départ de la Suisse.
SURCHARGE DE 15 € PAR CONTENEUR
En parallèle, au sein de la CFNR, la direction s’inquiète du phénomène de congestion qui touche les ports de Rotterdam et d’Anvers. L’impact sur les pré et post-acheminements fluviaux est considérable.
Ainsi une rotation Anvers/Alsace, qui se faisait en 11 jours, en prend maintenant 15. Et cette situation pourrait encore empirer. D’où l’application d’une surcharge de 15 € par conteneur. Et la situation est d’autant plus préoccupante que la concurrence du rail et de la route se font sentir. Et pour le président de la CFNR, Pierre Guérin, l’idée que l’on se fait à Anvers d’un grand hub fluvial d’où seraient concentrés tous les trafics fluviaux conteneurisés pour redistribution par la suite aux divers terminaux n’est guère réaliste. Cela ne ferait, selon lui, qu’ajouter des coûts supplémentaires. Il est vrai que si l’intermodalisme ferroviaire est subventionné par les autorités, il n’en est pas de même pour l’intermodalisme fluvial.
Par ailleurs, la CFNR exploite le terminal de Bruxelles et assure une navette de et vers Anvers avec des unités de 48 EVP affrétées à long terme. Au démarrage, des unités de 90 EVP y avaient été déployées. Mais au final, il a été jugé préférable d’opter pour une capacité plus faible au profit d’une fréquence élevée. Quant au troisième service, il a démarré le 1er novembre suite à la reprise par la CFNR des activités transport du port de Lille. Des liaisons sont établies sur Anvers, Rotterdam, Zeebrugge, Valenciennes, Dourges et Saint-Saulve. le trafic du port de Lille représente quelque 100 000 EVP.