Les récents événements en faveur de la démocratie au Myanmar n’entravent guère les projets internationaux. Ainsi, l’Inde va y développer le port de l’île de Sittwe. Selon le journal indien Business Standard, les deux pays devraient conclure, dans quelques semaines et après 18 mois de négociations, un accord sur le développement du port. Celle-ci est située près de l’embouchure du fleuve Kaladan et à proximité du vaste gisement de gaz de Shwe dans la baie du Bengale.
L’investissement indien dans le port de Sittwe, d’un montant de 103 M$ (72,48 M€), financera des travaux pendant trois ans. Le port permettra d’ouvrir au commerce international les régions indiennes voisines, enclavées et en voie de développement. Il se trouve à 200 km au sud du port bengali de Chittagong. Or, le Bengladesh refuse le transit, par ses installations du Nord-Est, des marchandises de et vers l’Inde, en renchérissant d’autant les prix. Mais, l’Inde et le Myanmar ont une frontière commune de 1 645 km. L’Inde trace des voies ferrées et routières dans la région et envisage de construire un gazoduc jusqu’au site de Shwe.
PRÉSENCE INTERNATIONALE
Malgré la réprobation internationale à l’égard du régime militaire de Rangoon, l’activité des entreprises énergétiques internationales présentes au Myanmar ne faiblit pas. Les groupes américain Chevron, français Total et chinois China National Petroleum Corporation exploitent des gisements de pétrole et de gaz. Les compagnies Nippon Oil Corp (Japon), Daewoo International (Corée du Sud), Petronas (Malaisie), Gail India et Oil and Natural Gas Corp (Inde) sont sur les rangs pour négocier également d’importants contrats.
En septembre, le ministre indien du Pétrole s’est rendu au Myanmar pour assister à la signature d’un accord bilatéral sur la prospection de gisements en eau profonde. Pourtant en mars, au grand désappointement de New Delhi, Rangoon a décidé de vendre à la Chine du gaz de gisements offshore… dans lesquels des firmes indiennes détiennent une participation de 30 %!