En 2007, qu’ils soient sous pavillon grec ou contrôlés par des intérêts grecs disposant d’au moins d’une filiale installée en Grèce, le nombre de navires "grecs" de 10 000 tpl et plus, s’élève à 2 884 pour une capacité totale de presque 204,3 Mtpl. En rajeunissement depuis au moins 2003, l’âge moyen de la flotte est de 15,3 ans. Telle est l’une des conclusions du 10e rapport sur les flottes et les armements grecs que vient de publier Petrofin Research. Installée à Athènes, cette institution financière ne s’intéresse qu’aux "gros": les navires de plus de 10 000 tpl et ceux de plus de 20 000 tpl. En effet, en comptant le "tout venant", la flotte grecque atteint au total 4 346 unités pour 208 Mtpl. Le port en lourd cumulé des navires de 10 000 tpl et plus représente 98 % du port en lourd total grec. Pour comparaison, la flotte de commerce mondiale (composée de navires de 300 tjb et plus) représentait, au 1er janvier 2006, 944,5 Mtpl, selon l’Institut de Brême, spécialisé dans le maritime et la logistique.
Entre 2003 et 2007, la capacité de transport des 10 000 tpl et plus a augmenté de 22,5 %. Mais Petrofin insiste sur le rajeunissement de la flotte. Les navires entrant en exploitation sont de plus en plus gros et jeunes.
Le nombre des navires de 20 000 tpl et plus est passé de 2 276 en 2003 à 2 576 en 2007. Mais le port en lourd a lui fait un bond de plus de 24 %, passant de 160,9 Mtpl à presque 199,8 Mtpl. L’âge moyen est encore meilleur, car de 19,3 ans en 2003, il atteint maintenant 14,5 ans.
VRAQUIERS ET PÉTROLIERS DOMINENT TOUJOURS
Restons dans le "gros". Les 1 428(1) vraquiers de plus de 20 000 tpl, atteignent presque les 92,41 Mtpl, en hausse de 21,6 %. Leur âge moyen est passé de 19,2 ans en 2003 à 16 ans aujourd’hui. Trois cent sept compagnies exploitent ce type de navire. Leur nombre est resté relativement stable depuis 2003. Elles étaient alors 314. La capacité de transport des vraquiers a augmenté de 31,6 % depuis 2003.
Les 733 transporteurs de pétrole brut de plus de 20 000 tpl totalisent une capacité de plus de 86,2 Mtpl, en hausse de 21,4 % par rapport à 2003. L’effort de rajeunissement est saisissant: 18,7 ans en moyenne en 2003; 11 ans en 2007. Aujourd’hui, 91 compagnies exploitent ces unités contre 90 en 2003.
Conséquence de la révolution culturelle grecque de la fin des années quatre-vingt-dix, la capacité des porte-conteneurs augmente régulièrement pour atteindre 7,1 Mtpl; soit une hausse de plus de 55 %. Les 149 unités ont un âge moyen qui baisse lentement: 16,5 ans en moyenne contre 17,5 ans en 2003. Elles sont 16 compagnies maritimes à gérer ces unités, contre 25 en 2003.
Dans ces commentaires, Petrofin souligne qu’il ne tient pas compte des livraisons de navires neufs qui doivent intervenir à partir du 1er janvier 2009. Elles devraient rajeunir toutes les flottes en général, et celle des porte-conteneurs en particulier.
725 ARMATEURS OU GESTIONNAIRES DE NAVIRES
Plus rare, l’étude de Petrofin analyse l’évolution des compagnies installées en Grèce selon le nombre de navires qu’elles exploitent. Ainsi entre 1998 et 2007, leur nombre est-il passé de 926 à 725, toute taille de navire confondu. Et 29 compagnies exploitent 25 navires et plus. À l’autre extrémité, 307 disposent d’une ou deux unités. Sur dix ans, le nombre des grosses structures a augmenté de 10 alors que les "artisans" du maritime ont perdu 183 de leurs membres. Mais la plus forte hausse est à noter dans la tranche des "16-24 navires". Ses membres sont passés de 11 à 35. Cela dit, l’étude ne présente pas la répartition de ces compagnies par taille et type de navires.
Globalement, Petrofin est euphorique sur l’avenir du "shipping" grec. Les demandes des marchés dépassent les estimations des experts; les C/P et les prix des navires augmentent. Les opérateurs grecs ont su attirer des investisseurs extérieurs au monde maritime traditionnel. Tout devrait aller bien au moins jusqu’aux environs de 2010 lorsqu’il faudra compter sur une forte croissance des demandes de transport pour utiliser les nouvelles capacités entrées en flotte.
"Les cyniques diront que la crise apparaîtra lorsque tous ceux qui avaient les moyens d’entrer dans le shipping, y seront effectivement entrés. Alors, cette activité manquera de carburant pour poursuivre", conclut Petrofin.
1) Petrofin précise que le terme "bulk carrier" concerne le navire qui ne charge que des vracs secs. De même, les porte-conteneurs pris en compte sont uniquement des unités cellularisées.