D’importants travaux devront être exécutés, comme une mise au gabarit de la Lys, le rehaussement du pont de Comines, tandis que sur le haut Escaut il faudra adapter le pont des Trous à Tournai, le maillon faible de ce réseau Seine-Nord. Tant pour ce qui est du tirant d’air que de la largeur de la passe. Sur le canal Pommeroeul-Condé, il faudra une nouvelle écluse à Pommeroeul. Une autre devra être réalisée à Aubourg et il en faudra trois nouvelles sur le canal de Bruxelles, à Viesville, Gosselies et Marchienne. Tous ces travaux pourront faire l’objet d’une aide européenne. Un accord a été signé avec la France pour la mise au gabarit de 2 200 t de la Lys et l’approfondissement du canal Condé-Pommeroeul. Il s’agit d’un investissement de 10,5 M€. Ainsi, le goulot entre la liaison Seine-Nord et le bassin mosan disparaîtra.
LIMITER LA CONGESTION DES PORTS MARITIMES
Toutefois, rien n’est encore programmé, tant pour le financement que pour l’exécution de ces travaux dans le temps. D’où les inquiétudes, dans certains milieux de ne pas être prêts dans les délais et partant, de constituer le maillon faible de ce réseau Seine-Nord. Rappelons que l’échéance est fixée à 2013, mais que tout dépendra en fait, côté français, de la Déclaration d’intérêt public qui devrait intervenir en 2008. Lors d’une conférence organisée à la Chambre de commerce de Tournai, le maire de cette localité à insister pour que cette mise au gabarit soit réalisée le plus rapidement possible. Les débats qui suivirent n’ont guère apporté d’éléments nouveaux. Les ports devraient favoriser le développement de plates-formes multimodales le long de ce nouveau canal, mais selon le point de vue de l’Autorité portuaire d’Anvers, ne doivent pas investir dans le projet de base. Côté armements, le représentant de MSC, Yves Denis, considère que Seine-Nord doit permettre de réduire l’intervention du transport routier dans la chaîne logistique, tandis que Steve Declercq (CMA CGM) estime que cette liaison Seine-Nord limiterait la congestion des ports maritimes. Pour Alain Audet, représentant de l’entreprise de manutention anversoise Manuport et opérateur fluvial, la liaison Seine-Nord et la mise à un grand gabarit du réseau fluvial européen, comportent le risque de voir disparaître les petites unités fluviales de 300 t alors qu’il y a pénurie dans ce secteur. Or, ces unités sont toujours très utiles, voire indispensables notamment en France. Ce qui est certain, c’est qu’en Wallonie on fonde de grands espoirs sur l’impact économique que devrait avoir pour la Région cette liaison Seine-Nord.