L’amiante mobilise diversement les dockers

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Le syndicat des dockers, CGT-FNPD, a débrayé pour alerter le gouvernement sur le dossier de l’amiante. Il demande que soit organisée une réunion avec la Direction de la sécurité sociale, qui dépend du ministère de la santé, et la Cnam (Caisse nationale de l’assurance maladie) pour harmoniser – entre toutes les caisses régionales de l’assurance maladie – l’application du dispositif de départ anticipé des travailleurs exposés à l’amiante. Les ayants droits à ce régime demandent que le calcul se fasse sur toutes les journées de travail même si pendant les périodes concernées, les dockers travaillaient selon le régime de l’intermittence.

Le syndicat des ouvriers portuaires a déposé un nouveau préavis pour le 29 juin si, avant cette date, il n’obtenait pas le rendez-vous demandé.

Le mouvement du 20 juin a été suivi à des degrés différents selon les ports.

À Bordeaux, tous les dockers ont été solidaires du mouvement. L’appel de la l’antenne régionale de la FNPD a été suivi par 57 salariés. La grève s’est étalée de 14 h à 22 h. Suivant leurs heures d’embauche, les salariés ont cessé le travail, chacun par tranche de quatre heures. L’incidence sur le trafic s’est traduite par le retard de 24 h dans la manutention de deux navires, l’un chargeant de la terre réfractaire, l’autre déchargeant des bois du nord. Le mot d’ordre lancé pour le 29 juin devraient encore mobiliser les dockers bordelais, particulièrement sensibilisés sur le dossier amiante. Selon Marcel de Bilbao, ancien docker et président de l’Association des dockers et travailleurs portuaires victimes de l’amiante, basée à Bacalan, le trafic d’amiante aurait été de 20 000 t par an entre 1960 et 1980. Ce sont près de 180 dockers bordelais qui ont, pour l’instant, été reconnus contaminés par l’amiante à des degrés divers alors que les procédures civiles continuent de battre leur plein ainsi que l’examen de dossier devant le tribunal des affaires de sécurité sociale de Bordeaux.

Au Havre, un débrayage de quatre heures a été observé au cours du shift de nuit. "Chez nous, la Cram fait l’impasse sur les accidents du travail. Il y a visiblement une méconnaissance de notre métier et de ses spécificités. La Cram nous considère comme des intérimaires", nous a confié Michel Catelain, de la CGT Dockers.

Au port de Nantes/Saint-Nazaire, les dockers ont débrayé pendant deux heures. "C’est un coup de semonce. Nous espérons que cela va se régler et que l’administration va se comporter autrement. L’appel a été largement suivi", précise Jean-Luc Chagnoleau, docker, responsable CGT sur le site portuaire ligérien. À Nantes, les dockers se sont aussi mobilisés sur des considérations locales. "C’est une grève d’avertissement concernant le projet de réorganisation des différents services du port, contre ses effets pervers, et afin de prévenir qu’il ne faut pas toucher à l’emploi", souligne Yves Tual, responsable du syndicat CGT des personnels du Port autonome de Nantes/Saint-Nazaire. Une grève peut donc en cacher une autre. Le mouvement a été suivie à 100 % par les grutiers, 85 % par les autres personnels. Il y a eu peu d’incidences sur le trafic du port. Un navire a été retardé sur Montoir-de-Bretagne, un autre au terminal agroalimentaire, ainsi qu’une barge de charbon pour la centrale de Cordemais.

À La Rochelle, les dockers ont fait deux heures de débrayage, en travaillant six heures au lieu de huit sans que ce mouvement n’ait d’incidences sur le trafic portuaire. À Dunkerque, Marseille et Rouen, le mouvement a été sporadiquement suivi.

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