SNCM: les salariés acceptent la privatisation

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Sur 2 336 inscrits, 1 197 salariés (77 % des votes exprimés) ont se sont prononcés en faveur du projet présenté par les repreneurs, le fonds d’investissement français Butler Capital Partners et Veolia Transport. Le non n’a recueilli que 357 suffrages, à l’issue d’une consultation interne qui s’est achevée le 2 mai et dont le taux de participation s’est élevé à 73,6 % pour un résultat convenu mais fondamental pour l’avenir.

Avec le processus de privatisation, les salariés ont, par la même occasion, ratifié le projet social. Il prévoit de réaliser 20 M€ d’économies sur la masse salariale d’ici à la fin 2008, avec la suppression de l’équivalent de 400 postes, sans licenciements secs mais par des départs volontaires ou en préretraite, ou des mutations et reclassements au sein de Veolia.

C’est avec une certaine philosophie que le leader des marins CGT (majoritaire), fer de lance des grèves de l’automne dernier, a pris acte du résultat du vote. Pour Jean-Pierre Israël, le refus aurait signifié "un retour à la case départ où planait la menace d’un dépôt de bilan". Son syndicat n’avait pas officiellement donné de consigne de vote. Le réalisme n’est "pas de l’abandon d’un idéal: il faut aussi savoir défendre l’emploi des travailleurs". Pour autant, s’il relève que le projet des repreneurs est "difficilement conciliable avec un plan ambitieux porteur d’avenir", il se dit prêt à être "une force de propositions". L’analyse de la CFE-CGC se montre plus accommodante. "Ce résultat est pour nous une source de satisfaction, la manifestation d’une grande cohésion sociale et d’un attachement aux grandes lignes du projet industriel", s’est plu à souligner son représentant Maurice Perrin. Exception notoire, le Syndicat des travailleurs corses (STC) qui avait appelé à voter non, "a noté les intentions affichées par les repreneurs […] qu'il jugera aux actes".

"Dans la vie d’une entreprise, c’est un moment particulier et fort, je suis fier de ce qui a été fait", s’est exclamé Stéphane Richard, p.-d.g. de Veolia Transport, qui doit prendre la direction de la SNCM dans le courant du mois de juin. Le groupe qui souhaitait "une franche adhésion" à son projet présenté dans un document d’une quinzaine de pages en avait fait une condition de son entrée dans l’entreprise. Gérard Couturier, représentant régional de Veolia Transport et futur p.-d.g. de la compagnie apprécie la situation: "Nous sommes conscients que le résultat de cette consultation n’est pas un chèque en blanc. Mais nous savons que les ambitions sont partagées."

Le processus de privatisation de la SNCM peut désormais s’engager concrètement. Mais, sur cette voie, plusieurs écueils restent encore à négocier. Tout d’abord, la Commission européenne doit donner son aval à la recapitalisation de la SNCM et aux conditions de la privatisation. Ensuite, la SNCM doit impérativement (clause de désengagement) emporter l’appel d’offres de service public de continuité territoriale entre Marseille et la Corse. Parallèlement, elle devra rapidement clarifier ses relations avec la CMN qui affiche une forte volonté d’indépendance.

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