La compagnie norvégienne NorFerries a signé avec BGV (Bureau Gilles Vaton design) une lettre d’intention pour le lancement du projet du même nom (1). Ce projet a été présenté à la SITL le 9 mars en présence de Sigurd Steen, le président de NorFerries, et de Jean-Louis Romanini, le représentant de BGV International.
NorFerries s’engage à acquérir trois navires: deux BGV C180 de 94 remorques de capacité et un de type C230 de 175 remorques de capacité. Boulogne serait au centre d’un réseau maritime de fret non-accompagné destiné en priorité au transport sous température dirigée de produits périssables, fruits et légumes, et poissons essentiellement. Le plus grand des trois navires serait destiné à la route Boulogne/Santander (Espagne), les deux autres opéreraient entre Boulogne et Sheerness, à l’entrée sud de la Tamise, d’une part, entre Boulogne et le port norvégien de Drammen d’autre part.
Pour sa part, la CCI de Boulogne s’engage à réaliser un nouveau terminal roulier sur les friches de l’ancien site industriel Comilog. La première passerelle polyvalente (2), dont le coût est estimé à 20 M €, sera opérationnelle en juin 2007. Jean-Louis Romanini a rappelé les grandes lignes techniques et économiques du projet. BGV s’engage sur des navires innovant sur le concept, mais utilisant des techniques connues, constructibles par n’importe quel chantier, de grandes coques d’acier construites pour le fret, des navires fiables vraiment capables de naviguer tout temps à plus de 30 nœuds. Tout reste à prouver au chantier et en mer, mais il n’y a pas de raison de refuser a priori la proposition.
BGV et ses partenaires, la CCI de Boulogne en tête, s’engagent aussi sur un projet économique, affirment-ils, rentable sans subvention. Il consiste en un mot à proposer aux routiers un temps de trajet total plus court pour le même prix, et à créer un hub à Boulogne. La motorisation des navires est ordinaire, il s’agit de moteurs conventionnels fonctionnant au fuel lourd. Le navire chargé ne consommerait pas plus que le lot de camions roulant sur le trajet correspondant.
QUI EST NORFERRIES?
Mais trop de questions sont restées en suspens. Face au flot de questions, Sigurd E. Steen jr s’est réfugié derrière un "confidential" à peu près systématique. Qui sont ses mandants? Mystère. Quel est le prix des navires? Qui prendra le risque d’armateur? Mystère. Quels chantiers seront consultés? Silence. On ne peut donc qu’attendre et espérer. Que sait-on de NorFerries? C’est une compagnie norvégienne nouvelle, mise en place pour lancer des projets innovant, en collaboration avec Northern Maritime Corridor (NMC), une agence gouvernementale de promotion du shortsea roulier. Le premier projet, lancé avec NMC, consiste en un service de ferries conventionnels mais rapides (28 nœuds) entre le port allemand de Cuxhaven et les ports norvégiens de Stavanger, Bergen, Ålesund et Trondheim. Le second est le projet BGV. La suite attendue dans quelques semaines est le lancement d’un appel d’offres international.
1) BGV, que l’on peut aussi traduire par bateau à grande vitesse.
2) Il est prévu que le terminal puisse accueillir aussi bien les BGV que des lignes ro-ro classiques.
Le vin: premier produit d’exportation de l’UE vers les États-Unis
“Les exportations annuelles de vin communautaire vers les États-Unis représentent un montant de plus de 2 milliards d’€, soit environ 40 % de la valeur du volume des exportations de l’UE” soulignait le Commission européenne le 10 mars dans un communiqué célébrant l’accord historique qui venait d’être signé à Londres avec les États-Unis au terme de 20 ans de négociations (1).
Et, cerise dans le verre, celles portant sur une seconde phase encore plus ambitieuse, doivent être entamées au plus tard dans les 90 jours après l’entrée en vigueur de la première. Les NTIC sauveront peut-être le monde mais les activités portuaires et maritimes restent attachées aux vraies valeurs…
M.N.
1) Cet accord bilatéral sur les vins signé entre l’UE et États-Unis se traduira par des avantages importants pour les producteurs européens.
