Avec un trafic record à 34,5 Mt (JMM 13-01-2006, p. 27), les responsables du Port autonome de Nantes/Saint-Nazaire affichent leur satisfaction. Pour Michel Quimbert, le président du Port autonome, les explications à cette croissance sont simples: "Nous bénéficions de l’accroissement des volumes transportés dans le monde. Le trafic est également tiré par l’exportation des produits raffinés. En outre, le port offre un service fiable et de qualité. Et, notre image s’est fortement améliorée auprès des opérateurs."
Qui dit croissance, dit développement des sites et autres terminaux. Et, c’est là que le bât blesse. Le port pourrait rapidement rencontrer des problèmes de saturation. Sur le papier, pourtant, les espaces ne manquent pas. "Le port possède 2 400 ha", indique le directeur général du Port autonome, François Marendet. Mais voilà, entre les nouvelles contraintes Natura 2000, la loi du littoral, des contraintes industrielles, il ne reste que 1 300 ha de disponibles.
C’est pourquoi, les responsables du port pensent qu’il est de nouveau impératif de relancer le projet d’extension du port à Donges-Est (1), où 440 ha sont aménageables, ainsi que 140 ha au Carnet. Mais, il faudrait faire vite, car pour rendre le projet de Donges-Est opérationnel cela demanderait 5 à 6 ans de travaux. En attendant, il faut se débrouiller avec les derniers espaces disponibles.
"SITUATION DE « CONCURRALLIANCE »"
Depuis le 1er janvier La Rochelle a un statut de port autonome. Ceci afin de permettre la création d’une synergie entre les ports autonomes de la façade atlantique (Bordeaux, La Rochelle et Nantes/Saint-Nazaire). Pour l’instant, il ne se passe pas grand-chose.
"En fait, nous sommes en situation de « concuralliance »", confie François Marendet. "Nous sommes prêt pour une gestion globale. Mais, j’ai l’impression que le politique a pris le pas sur l’économique. Pour lancer le navire, une barre est indispensable. Et, il faudrait le construire ce navire", ajoute Michel Quimbert.
Quant au projet d’autoroute maritime entre Montoir-de-Bretagne et Bilbao, il s’affine. Prochaine étape: un traité international entre la France et l’Espagne, pour adapter la réglementation afin que cette autoroute fonctionne comme sur les voies terrestres.
Il s’agirait d’une véritable continuité entre le réseau autoroutier et la ligne maritime, où le port ne serait plus qu’une gare de péage, le chauffeur ayant seulement à prendre un ticket. Un appel d’offre international serait programmé d’ici à la fin de l’année.
(1) Il y a peu, l’État a demandé au Port autonome de Nantes/Saint-Nazaire d’élaborer un projet global de développement spatial. Les études ont conclu à la nécessité de mettre rapidement en chantier un nouveau site, le taux d’occupation spatiale du terminal agroalimentaire et multivracs de Montoir-de-Bretagne étant actuellement d’environ 85 %.
Le port est toujours en attente de la décision du ministre de l’Équipement concernant l’extension portuaire sur Donges-Est. L’État aurait déjà pu signer les autorisations nécessaires (JMM 3-12-2004, p. 42). La signature avait été repoussée par crainte d’un contentieux avec l’Europe selon un représentant du Gouvernement.
Un prétexte afin de ne pas mettre la main à la poche, selon certains. Pour des raisons politiques, pour d’autres. Un peu des deux peut-être…
En cas d’autorisation, à l’issue de la première phase des travaux, le nouveau site présenterait un terre-plein de 51 ha et un quai de 500 m. Deux postes permettraient l’accueil de navire jusqu’à 12 m de tirant d’eau. Cet aménagement représenterait un investissement de 58 M€.
Un livret d’accueil des navires
En juin 2005, le Port autonome de Nantes/Saint-Nazaire a obtenu la certification ISO 9001 pour deux activités sur le terminal charbonnier (JMM 08-07-2005, p. 26): l’accueil des navires et la mise à disposition des outillages. Suite à cette démarche, les officiers de port ont élaboré un livret d’accueil des navires pour le terminal charbonnier afin d’y faciliter les escales. À termes, les autres terminaux devraient profiter d’un guide similaire. Rédigé en collaboration avec les différents acteurs portuaires concernés, capitainerie, service outillage, manutentionnaire, remorqueurs, etc., ce guide pratique de 36 pages donne des informations sur la navigation aux approches du port et à l’intérieur du plan d’eau, ainsi qu’un rappel des principales déclarations à transmettre à l’autorité portuaire. La dernière partie concerne le terminal charbonnier en lui-même.
Délivré aux navires lors de leur première touchée, ce livret ne se substitue pas aux instructions nautiques et autres ouvrages officiels de navigation.