Avec un trafic de 216,61 Mt, en augmentation de 3,57 %, les ports belges ont enregistré un nouveau record cette année.
Cependant, tous les ports belges n’affichent pas la même satisfaction, le trafic du port de Gand affichant une baisse de 9 % par exemple. De même, ces bons résultats ne doivent pas faire oublier d’autres préoccupations comme le manque de flexibilité observé par certains à Anvers dans le secteur des vracs.
LA PLUS FORTE PROGRESSION POUR ZEEBRUGGE
C’est Zeebrugge qui a enregistré la meilleure progression en 2005 avec un trafic maritime global de 34,6 Mt, en hausse de 8,9 %. Les résultats sont en hausse dans tous les secteurs.
Le trafic conteneurisé a connu la progression la plus spectaculaire avec 15,7 Mt (+ 11,7 %) ou 1,42 million d’EVP (+ 18,6 %). À noter que 35 % de ce trafic est traité en ro-ro. Les conteneurs représentent 45 % de l’ensemble du trafic maritime de ce port. Cette croissance est essentiellement due au développement des activités de CMA CGM. Ce dernier s’apprête à donner de nouvelles dimensions à certains de ses services, introduisant par exemple des unités de 8 500 EVP dans le FAL qui touche, entre autre, le port de Zeebrugge. Ainsi, le CMA-CGM-Otello y a effectué sa première escale le 30 décembre; 2000 EVP ont été manutentionnés lors de cette escale. De plus, la CMA CGM mettra en service des unités de 9 400 EVP dans le courant de l’année prochaine.
Le trafic conteneurisé devrait encore progresser en 2006 avec la mise en service, d’ici quelques mois, du centre de transbordement de conteneurs d’APM Terminals (Mærsk) où trois services sont attendus.
Le trafic roulier enregistre lui aussi une belle progression avec 11,8 Mt (+ 6,5 %). Le record de l’an 2000 (15,36 Mt) est cependant encore loin. Le trafic des voitures neuves a atteint 1,73 million d’unités, ce qui constitue un nouveau record auquel le nouveau service de Wallenius vers l’Afrique du Sud a contribué.
Les diverses en conventionnel (fruits, produits forestiers, légumes) ont dépassé le cap du million de tonnes (+ 29,7 %).
Quant au trafic des vracs liquides, il a porté sur 4,4 Mt (+ 2,6 %). Dans ce domaine les importations de gaz naturel ont diminué de 2,4 à 2 milliards de m3.
Soutenus par les sables et graviers, les vracs secs atteignent 1,7 Mt (+ 6,5 %).
La bonne santé du port se reflète également dans les prestations des dockers qui ont effectué 12,5 % de shifts supplémentaires. Leur contingent a été augmenté de 172 personnes portant l’effectif total à 1 220 dockers.
Du côté de ses perspectives et outre le développement du trafic conteneurisé, Zeebrugge attend une hausse de son trafic de voitures. Sea-Ro Terminal construit en effet un parking à étage d’une capacité de 5 000 voitures et CTO, une filiale de PSA/HNN, va mettre en service un nouveau terminal pour voitures au quai de Bastogne dans l’arrière-port. Pour ce qui est du désenclavement fluvial, un dossier est à l’étude au niveau du ministère des Travaux publics flamands; il porte sur la création de porte-conteneurs fluviaux d’estuaires pouvant desservir Zeebrugge et Ostende. Enfin, le trafic de gaz naturel devrait lui aussi progresser, la capacité de transbordement et de stockage devant doubler à 9 milliards de m3 en 2007. Les escales de méthaniers passeront de 60 à 110 par an.
GAND: − 9 % À 38,2 MT
Le port de Gand a réalisé la plus mauvaise performance des ports belges. Le trafic a chuté, passant de 41,87 Mt à 38,2 Mt, soit une baisse de 9 %. C’est essentiellement le trafic maritime qui est en cause avec 22 Mt, en baisse de 12 %. La direction du port explique ce résultat par l’impossibilité pour le port de traiter de plus grands vraquiers, d’où son plaidoyer en faveur d’une plus grande écluse à réaliser en territoire néerlandais à Terneuzen.
Gand réceptionne de plus en plus de charbon à vapeur et de cokes par allèges au départ de Rotterdam (+ 32 %). Le transbordement des minerais de fer a chuté de 10 % et celui de la ferraille de 30 %. Quant au trafic fluvial, avec 16,2 Mt, il accusait un recul de 4 %.
Les trafics de charbon et de minerais ont chuté respectivement de 34 et 58 %. Les produits agricoles ont chuté de 27 % à 0,7 Mt. Les fers et aciers ont baissé de 4 % et les importations d’engrais de 17 %. Les produits alimentaires ont également reculé de 2,5 %. Par contre, le trafic roulier et les diverses ont progressé de 8 % à 2,18 Mt. En 2005, le port a perdu 249 escales pour un total de 2 795. Si elle perdure, cette baisse de régime risque d’avoir un impact sur le plan du travail portuaire.
ANVERS: NOUVEAUX RECORDS ET PRÉOCCUPATIONS
Comme prévu, Anvers a poursuivi sur sa lancée. Son trafic maritime frôle les 160 Mt, en hausse de 5 %. Autre record: le fret conteneurisé a atteint 74 Mt (+ 9 %), soit près de 6,5 millions d’EVP ce qui donne une progression de l’ordre de 7 %.
La direction générale du port reconnaît que l’essentiel de la croissance vient des conteneurs et que l’impact du Deurganckdok, mis en service en septembre dernier, commence à porter ses fruits. Le port va pouvoir renouer avec une croissance à deux chiffres. Des dispositions sont prises pour qu’il en soit ainsi. Par exemple, les droits de ports pour petits navires, essentiellement des feeders, seront diminués dès ce 1er janvier.
Les vracs liquides ont enregistré une progression de 5 % à 37 Mt. À l’entrée, les dérivés du pétrole étaient en hausse de 11 %, les chimiques de 3 %.
Les autres résultats sont moins bons. Les vracs secs étaient en recul de 3 % à 26 Mt, et dans ce contexte les déchargements de charbon étaient en recul de 6 %. Le trafic roulier est toujours en recul, cette fois de 5 % à 3,6 Mt. Le trafic des voitures a une fois encore reculé à 800 000 unités (− 10 %).
Les records précités mis à part, les préoccupations sont de rigueur tant au niveau de la direction générale du port que du secteur privé et concernent le domaine des diverses en conventionnel. Ce trafic a fait certes preuve de stabilité avec 17,84 Mt, soit 200 000 t de plus. Si le port a su préserver et même consolider sa position de premier port pour fers et aciers avec un trafic de 10 Mt (+ 8 %), dans d’autres domaines c’est le recul: − 13 % pour le papier et la pâte et − 4,2 % pour les fruits à 1,4 Mt.
Selon certains, le grand problème du port d’Anvers réside dans le manque de flexibilité du travail portuaire dans ce secteur. Force est de constater que les Codex (régime de travail) sont beaucoup plus souples à Gand et Zeebrugge qu’à Anvers. D’autre part, en ce domaine, son principal concurrent est Flessingue où la flexibilité est quasi totale. Il faudrait revoir la composition des équipes et l’organisation du travail. Le fait qu’une entreprise de manutention anversoise alliée à des intérêts gantois (Sea-Invest) investisse prochainement dans un grand terminal polyvalent à Flessingue devrait théoriquement inciter à réflexion. Au sein du secteur portuaire privé, nombreux sont ceux qui regrettent que l’on ait donné trop d’attention aux trafics conteneurisés, alors que le conventionnel était négligé.
Autre préoccupation des milieux anversois; le manque de compétitivité de la SNCB.
OSTENDE: + 4,10 %
Le port d’Ostende a réalisé une bonne performance avec un trafic de 7,75 Mt l’année dernière, trafic en augmentation de 4,10 %.