La baisse des expéditions, par Arcelor, d’aciers laminés à froid et revêtus pour l’automobile vers les carrossiers britanniques, portugais et espagnols s’explique par:
• les travaux de transformation de la ligne d’électrozingage d’Arcelor Mardyck en ligne de galvanisation;
• par la mollesse du marché.
Les trafic de ces destinations sont en baisse de près de 200 000 t. Les chargements de bobines vers les États-Unis et le Canada ont disparu, transférés à l’usine de Fos-sur-Mer. Les importations 2005 de brames du Mexique et de Grande-Bretagne se sont maintenues à 150 000 t. Les chargements de coïls laminés à chaud et de brames par voie maritime ont disparu du carnet courant d’Arcelor, mais se maintiennent de manière irrégulière, selon les besoins industriels, pour les mouvements inter-usines avec Basse-Indre (près de Nantes), Sagonte ou Aviles (Espagne). Par contre, GTS Industries Dillinger Hütte, second grand client du terminal, a maintenu une bonne activité à l’exportation maritime de plus en plus diversifiée. Alors que les tôles à tubes pour l’Iran représentaient la quasi-totalité des expéditions au cours des trois années précédentes, des chargements vers l’Europe et la Russie ont été notés dans des cas de figure très différents.
MONTÉE EN PUISSANCE DU FLUVIAL
Le trafic fluvial équilibre vraiment l’activité du terminal avec 450 000 t enregistrées fin octobre et vraisemblablement près de 550 000 t fin décembre, soit près de la moitié du trafic total.
Cette activité est assurée par le rôle de plaque tournante des produits à chaud assignée par Arcelor à son site de Dunkerque, toujours dans une phase d’investissement intense. GTS Industries est également très actif dans le transport fluvial et au cabotage rhénan fluvio-maritime à destination de l’Allemagne et du Benelux. Les destinations d’Arcelor sont essentiellement Liège et Charleroi.
Conformément à l’accord signé à la naissance de STE (1) en 2003 avec ses deux clients en présence active du Port autonome, le terminal avance dans son plan de progrès. Le directeur général Pierre Guérin estime satisfaisant le fonctionnement du terminal en dépit de quelques incidents. STE a investi environ 500 000 € en outillage ciblé. La productivité a progressé de 50 % dans la manutention des tôles fortes et de 10 à 30 % dans d’autres trafics, grâce à ces outillages et à une organisation de plus en plus flexible. Corollaire, le recours à la sous-traitance et à l’intérim a fortement diminué. Innovation essentielle, Arcelor a mis en place sur le terminal un parc de coïls chauds, livrés directement en continu et qui attendent sur place d’être chargés sur train, allèges fluviales ou camions surtout vers la Belgique. Le terminal de l’Escaut se positionne progressivement en centre d’éclatement multimodal de l’acier. Sa productivité va encore croître avec l’arrivée, pour l’été prochain, d’un nouveau portique très adapté aux unités fluviales et caboteurs. STE ajoutera à ce portique l’outillage adapté, en particulier un électro-aimant. La boucle ferroviaire du terminal sera fermée vers le nord, permettant ainsi aux trains d’effectuer un circuit logique sans aller-retour et manœuvres inutiles. Ainsi armé pour une plus grande fluidité du trafic avec des gains confirmés, le terminal, pourra entrer dans des perspectives de croissance du trafic, au service de ses clients actuels, et de recherche de nouveaux. "Sans cette croissance, notre véritable potentiel de productivité ne serait pas justifié et les investissements seraient hors de proportion avec la réalité des prestations", observe le directeur du terminal Laurent Kling. STE n’est lié à Arcelor et GTS Industries Dillinger Hütte par aucune clause d’exclusivité.
(1) STE a été créée par Atic Services (40 %), Cogema (30 %) et Barra SNM (30 %) pour exploiter le quai aux Aciers, après la déconfiture d’Acimar. Arcelor avait alors accepté une hausse substantielle mais rationnelle des tarifs, contre un plan de gains de productivité partagés selon un calendrier précis.
Arcelor Logistics France
Michel Le Doeuff, en poste à Dunkerque, est aujourd’hui directeur général délégué d’Arcelor Logistics France. Cette entreprise coiffe des sociétés aux raisons sociales différentes en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne et aux États-Unis. Des bureaux existent à Sao Paolo et à Shanghai. Tous rendent compte à la plate-forme d’achats Arcelor Purchasing, qui négocie tous les contrats. Arcelor Logistics est chargé de leur bonne exécution et n’affrète en direct que pour des opérations spot.
Arcelor Logistics France, (37 personnes) est installé à Dunkerque (1,5 Mt à l’exportation), Fos-sur-Mer (2,5 Mt), Sagonte (300 000 t) et Basse-Indre (200 000 t). Elle pèse donc 4,5 Mt, gère 1 100 à 1 200 escales par an et affrète en permanence huit navires à temps.