Depuis 2001, la CCI de Brest et la société nantaise Loiret & Haentjens ont mis à profit l’interdiction des graisses animales dans l’aliment du bétail pour développer un trafic d’huile de palme qui, à raison d’un navire par mois, ne cesse de monter en puissance. Les dispositions du terminal brestois nécessitent de faire venir des petits caboteurs en provenance de Rotterdam. C’est dans ce contexte que, préparée par le consignataire Fauveder, l’escale inaugurale du chimiquier Bow-Rio, le 25 décembre dernier, marque un tournant.
Frôlant les 148 m de long et calant 9,60 m, le chimiquier de l’armement Heroic Giant n’a été livré à son affréteur norvégien Odfjell Seachem que le 18 novembre dernier par les chantiers japonais Shinkurushima Shipyard d’Akitsu. "Il s’agit de son premier voyage commercial", précise Georges Torillec de Fauveder, ravi d’avoir pu organiser cette toute première escale au cours de laquelle le Bow-Rio a décharger 4 500 t d’huile de palme sur les 18 000 chargées en Malaisie. "Pour la CCI, il s’agissait également de la première opération de transbordement", poursuit Jean-Luc Peltier, responsable du port. Une opération qui a consisté à charger 2 000 t d’huile de palme à bord du caboteur hollandais Almar, amarré à couple.
Heureux de ce cadeau de Noël, Jean-Luc Peltier a d’ailleurs marqué le coup en organisant à bord du Bow-Rio une petite cérémonie au cours de laquelle une tape de bouche a été offerte au commandant indien Sunili Balagopal. L’Almar a ensuite mis le cap sur La Rochelle alors que le Bow-Rio a repris sa route en direction de l’Allemagne. Sa cargaison déchargée, il va recharger ses 22 cuves séparées de produits chimiques pour les livrer en Afrique du Sud. Le succès de cette escale inaugurale donne envie aux Brestois de rééditer l’opération. Mais un dragage du 6e bassin sera alors nécessaire pour éviter aux responsables portuaires de jongler avec les horaires des marées…
