Ces derniers jours, la presse a largement relayé un communiqué de presse conjoint des autorités portuaires d’Anvers et de Zeebrugge, révélant l’entame de pourparlers en vue d’une éventuelle fusion. Cette décision se fonderait sur les conclusions d’une étude commandée pour en évaluer la viabilité juridique et pertinence économique.
Une chose curieuse. Il y a quelques mois, la même étude avait servi de support à un argumentaire, notamment du maire de Bruges (dont Zeebrugge fait partie) et président du conseil d’administration du port côtier Dirk De fauw, pour conclure au fait qu’une fusion n’était pas opportune.
L’initiative d’un rapprochement revient à Zeebrugge, qui avait fait ses avances en début d’année. Au sortir de l’été, les manœuvres avaient achoppé sur des questions de gouvernance. Le port scaldien, six fois plus grand que son compatriote en termes de tonnage, avait proposé que ce dernier soit représenté, au sein de la nouvelle entité, par un seul membre sur les six que compte le conseil de direction et deux sur 12 au sein du conseil d’administration.
Peu de points justifieraient une fusion, révélait l’étude, exceptée une coopération envisageable dans le conteneur. Avec 11,1 MEVP en 2018, Anvers est le 2e port à conteneurs européen après Rotterdam. Zeebrugge déclare 1,6 MEVP avec les caisses manutentionnées sur les rouliers. L’an dernier, CSP Zeebrugge, le seul quai à conteneurs lo-lo du port, a enregistré une augmentation de 24 %, approchant le million de conteneurs.
Les fusions portuaires restent rares. Depuis le 1er janvier 2018, les Néerlandais Vlissingen et Terneuzen et le Belge Gand se sont unis sous la bannière North Sea Port. Aux États-Unis, les portes d’entrée de Seattle et de Tacoma, au Nord-Ouest du Pacifique, ont formé la Northwest Seaport Alliance. En France, la fusion plus intégrée du Havre, de Rouen et de Paris est attendue…