Total porte la bonne parole sur les carburants marins

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« Nombreux, dans l’industrie du transport maritime, sont ceux qui pensent que le produit ne sera pas là où ils en auront besoin. Nous pensons que le produit sera là mais… à un certain prix », s’amuse le PDG d’Ocean Freight Exchange, une plateforme d’intermédiation dédiée à la gestion du bunker…

Tour à tour, les grands majors pétrolières présentent l’offre qui va permettre aux armateurs et propriétaires de flottes de continuer à s’avitailler, qu’ils aient opté pour le VLSFO (fuel à très faible teneur en soufre, 0,5 %), le gasoil marin (type MDO), le vieil HSFO (fuel à 3,5 % de soufre) encore accepté pour les navires équipés de dispositifs d’épuration des gaz d’échappement…voire le GNL pour ceux qui ont carrément franchi le rubicond, à l’instar de CMA CGM et de Brittany Ferries en France.

Or, malgré les assurances données par les fournisseurs de carburants quant à la disponibilité de fuels conformes à l’échéance fixée par l’OMI le 1er janvier 2020, beaucoup de questions se posent encore chez ceux qui opèrent.

« C’est une des motivations à l’organisation de ces forums. On s’est dit qu’il n’était pas inutile d’aller vers les clients pour y répondre. Et sans m’avancer, nous sommes les seuls à l’avoir fait à cette échelle », explique Serge dal Farra, le directeur marketing de Total Lubmarine (lubrifiants). Le groupe pétrolier français achève ses rencontres clientèles dans 11 ports (Athènes, Rotterdam, Singapour, Hong Kong…), auxquelles étaient conviés opérateurs de fuels, acheteurs, OEM, équipementiers, sociétés de classification, etc. Ils étaient 5 dirigeants ce 11 juin à Nice, lieu de compromis en France pour la clientèle française, Monaco et Monte-Carlo compris, et italienne.

« Le timing est celui-là car on pense que l’été sera une charnière importante pour que les clients finalisent leur stratégie et préparent les premiers approvisionnements », justifie le dirigeant. À la préoccupation de la couverture des fuels, l’ancien officier de pont (CGM et SNCM) garantit « a minima » un copié-collé de la carte de distribution actuelle pour le HSFO « et les mêmes quantités en VLSFO à partir du 4e trimestre de cette année ».

Pas de sur-promesse toutefois. Tout comme pour ses concurrents, les informations se distillent aux compte-gouttes. « L’offre sera disponible dans les principaux ports de soutage de l’ARA (Amsterdam-Rotterdam-Anvers), en France et en Allemagne ainsi qu’à Singapour, Corée et Chine et sur la côte africaine ». Pour l’heure, seules les Amériques restent à couvrir.

Sur la dynamique des prix « on tient un discours de vérité. Nous anticipons une hausse. Tout va dépendre de la tension qui va être créée sur la demande en distillats, composante essentielle des fuels à 0,5 % de soufre. Pour qu’un navire soit conforme à date, il faudra qu’il ait, suivant son voyage, fait son soutage avant, soit en septembre ou octobre. La tension va être créée à ce moment-là ».

Les services Trading de Total anticipe une baisse du prix du HFSO, ce qui pourrait créer un effet d’opportunité pour les navires équipés de scrubbers. S’il y a encore très peu de cotations permettant d’éclairer sur construction des nouveaux prix, Serge dal Farra estime que le prix du fuel à 0,5 % de soufre sera plus proche des cotations actuelles du gasoil, mais en deçà tout de même.

Selon les schémas d’anticipation de Total, on voit les courbes du HSFO (marché de 250 Mt dont 185 à 190 Mt en fuel lourd) fléchir radicalement (diviser par 4) à partir 1er janvier 2020, ce qui en soi correspond au (faible) taux de navires équipés de scrubbers à date (840 unités selon Alphaliner), puis dans les 3 à 4 ans, une remontée au fur et à mesure où les navires en sont dotés.

Le groupe spécule aussi sur un appel d’air potentiel pour le gasoil, « notamment pour des navires qui sortiraient très peu des zones ECA car il y a peu d’intérêt dans cette configuration à gérer un système dual-fuel ».

Que ce soit tacite ou pas, Total cherche surtout par ces forums à obtenir de ses clients un engagement et plus si affinités en quelque sorte. « On garantit les volumes passés sur le nouveau fuel mais on peut faire plus si on se met d’accord sur des destinations et des volumes », indique Serge dal Farra. Si la production de la compagnie nationale devrait se répartir entre 75 à 85 % de carburants à faible teneur en soufre, de 10 à 20 % à forte teneur en soufre, et jusqu’à 5 % de GNL entre 2020 et 2025, c’est bien ce dernier qui concentre son attention. Total est devenu récemment le 2e fournisseur privé mondial de ce carburant marin dit de demain, au prix de lourds investissements.

Retrouvez l’intégralité de cet article sur : www.journalmarinemarchande.eu

600

Ce serait selon Sea-Intelligence le nombre de feeders qui viendraient à manquer au secteur du conteneur.

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