Après Maersk, qui a annoncé en juillet le prix qu’il entendait donner aux coûts climatiques, MSC fait connaître à son tour le prix à payer pour la mise en conformité aux normes réglementaires à venir parmi lesquelles le système d'échange de quotas d'émission de l'UE (SCEQE ou Emissions Trading System, ETS).
Si les propositions de la commission européenne, en cours de négociations avec le Parlement et le Conseil de l’UE, sont adoptées, le SCEQE sera appliqué à l’ensemble des navires de plus de 5 000 de jauge brute naviguant dans les eaux de l'UE, quel que soit leur pavillon. Á compter du 1er janvier 2023, les exigences seront progressivement renforcées (20 % des émissions dès l’an prochain) jusqu'en 2026, date à laquelle les transporteurs devront payer pour 100 % des émissions émises entre les ports européens et 50 % entre un port européen et un d’un tiers État, avant de devoir également régler 100 % à partir de 2027.
Une autre proposition en cours de discussion au sein des institutions européennes pourrait étendre la portée géographique de la zone de déclaration des émissions aux ports situés à moins de 300 milles nautiques (555 km) des eaux de l'UE.
500 € de plus le reefer
Des négociations tripartites sont en cours entre le Conseil de l’UE, le Parlement et la Commission européenne. Les deux premières instances se sont accordées chacune de leur côté sur la proposition de feuille de route climatique Fit for 55, présentée en juillet 2021 par la Commission pour réduire de 55 % par rapport à 1990 les émissions carbone au sein de l’UE. Elles doivent désormais s’entendre à trois sur le texte qui fera acte de loi.
« Si l'UE met pleinement en œuvre ses plans, nous prévoyons des coûts d'exploitation plus élevés pour être en conformité. Nous effectuerons les calculs à partir du jour où le système sera introduit par l'UE et nous les révisera tous les mois », indique la note aux clients du numéro un mondial de la ligne régulière.
Chaque trade, comprenant un certain nombre de services du MSC, aura sa propre structure de tarification (cf.tableau). Ainsi, sur la base d’un prix de 90 € appliqué à la tonne de CO2 (prix actuel) avec une obligation visant 100 % des émissions émises, MSC estime le coût climatique sur la ligne de l’Asie vers l'Europe du Nord à 69 €/EVP pour les conteneurs dry et de 208 €/EVP pour les frigorifiques. De l'Europe du Nord vers l'Asie, il est estimé à 37 €/EVP et 110 €/EVP respectivement. Sur certaines routes, l’addition peut être salée, jusqu’à 500 €.
Adeline Descamps