Maersk fait payer pour le climat

L’armateur danois de porte-conteneurs répercutera à partir du premier trimestre 2023 une partie du coût généré par l’intégration du transport maritime dans le système communautaire d'échange de quotas d'émission. Ce faisant, il a donné un prix à la tonne de CO2 émise pour chaque route maritime.

L’armateur danois n’attend pas de connaître le fruit des négociations tripartites entre le Conseil de l’UE, le Parlement et la Commission européenne. Les deux premières instances se sont accordées chacune de leur côté sur la proposition de feuille de route climatique Fit for 55, présentée en juillet 2021 par la Commission pour réduire de 55 % par rapport à 1990 les émissions carbone au sein de l’UE. Elles doivent désormais s’entendre à trois sur le texte qui fera acte de loi.

Pour ce qui concerne le transport maritime, ils ont validé son intégration dans le système d'échange de quotas d'émission de l'UE (SCEQE ou Emissions Trading System, ETS). 

Si les propositions de la commission européenne sont adoptées, le SCEQE sera appliqué à tous les navires de plus de 5 000 de jauge brute naviguant dans les eaux de l'UE , quel que soit leur pavillon, à compter du 1er janvier 2023, et de façon graduelle (20 % des émissions dès l’an prochain) jusqu'en 2026, date à laquelle les transporteurs devront payer pour 100 % des émissions émises entre les ports européens et 50 % entre un port européen et un d’un tiers État, puis 100 % à partir de 2027.

Surcharge prévue par Maersk en euros et par route maritime à partir de 2023 au titre de l’intégration du transport maritime dans le SCEQE.

De 99 à 319 €

« Le coût de la mise en conformité avec le SCEQE sera probablement important et aura donc un impact sur le coût du transport maritime. On s'attend à ce que la volatilité des quotas de l'Union européenne échangés [90 € la tonne de CO2 émise selon Maersk, NDLR] dans le cadre du SCEQE augmente avec l'entrée en vigueur de la législation révisée », justifie le numéro deux mondial Maersk. 

Le transporteur exigera une surcharge de 184 € sur un conteneur de 40 pieds de l'Europe du Nord vers les États-Unis et 276 € sur le même trajet pour un reefer.

La hausse la plus importante concerne la route reliant la côte ouest de l'Amérique du Sud à l'Europe, où le prix à payer en plus de celui du transport est estimé à 213 € par l’armateur pour un conteneur dry et de 319 € pour un reefer.

A.D.

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