C’est le journal Les Echos qui révèle l'information. Après Norbert Dentressangle, le transporteur Geodis serait visé par une enquête sur sa sous-traitance. La filiale de la SNCF serait soupçonnée d’utiliser illégalement des conducteurs étrangers. Alain Picard, le président du conseil de surveillance du groupe aurait confirmé l’information lors d’une conférence de presse cette semaine en répondant à un journaliste, rapporte les Echos.
« Nous faisons l'objet d'enquêtes, comme d'autres », a déclaré Alain Picard, avant de préciser : « Le fait d'avoir des filiales en Pologne ou en Roumanie est tout à fait légal. Tous les grands groupes français et étrangers ont des filiales en Europe de l'Est. Sur les 5 800 chauffeurs du groupe, 400 sont originaires de ces pays de l'Est. C'est non seulement légal, mais nécessaire si l'on veut non seulement servir nos clients mais rester également compétitif sur le transport international. »
L'enquête aurait été ouverte en juin 2014 et aurait donné lieu à plusieurs gardes à vue. Plusieurs agences basées notamment en Franche-Comté, feraient également l'objet de procédures ayant débouché sur des gardes à vue.
Dans la grande majorité des cas, les contrôles auraient porté sur les modalités de recours, par ces entreprises, à la sous-traitance de filiales établies dans les pays de l'Est. Lors de la même conférence de presse, Alain Picard n’aurait pas nié que Geodis ait eu recours à des conducteurs étrangers pour réaliser des opérations de transport en France : « Lorsque nous avons pris la direction du groupe (en 2012, NDLR), nous n'avons pas vu des pratiques illégales. Nous avons néanmoins, compte tenu de l'incertitude juridique, pris la décision d'arrêter, et notre volonté est de désormais faire appel pour les transports 100 % nationaux à des chauffeurs français », a précisé le dirigeant.
Rappelons que pour l’heure, seul Norbert Dentressangle, est jugé en procès devant le tribunal correctionnel de Valence pour « prêt illicite de main-d'oeuvre » et « délit de marchandage ». Le procès a été renvoyé au 5 mai, le temps d'examiner les recours en nullité examinés par la défense.