Le 6 novembre, une délégation du syndicat CFTC Transports, composée de Guillaume Cadart, son président, et de Maxime Dumont, son secrétaire général, a été reçue par François Durovray. Cordial de l'avis des participants, l'échange a duré une heure. Cependant, le syndicat était venu avec 5 revendications et à l'issue, il estime que le ministre n’a apporté aucune réponse concrète.
Lettre morte. « Les revendications, clairement exposées, demeurent ignorées et les engagements pris restent lettre morte, affirme Guillaume Cadart. Cette situation est inacceptable et ne saurait perdurer. Les dossiers sociaux dans le TRM sont à l'arrêt depuis le départ de Clément Beaune. Nous souhaitons qu’ils reprennent ! Je pense à la création d'un règlement sur le chargement et déchargement par le conducteur routier ».
Voici les cinq revendications de la CFTC Transport :
Négociations de branche sur les salaires. « Le blocage des négociations est une entrave à la dignité des salariés des transports. La CFTC Transports ne l'accepte pas. Il est essentiel de mettre un terme à la situation de smicardisation qui gangrène notre profession et d'ouvrir un véritable dialogue pour des standards salariaux et des conditions de travail respectueux. Le syndicat est inquiet car les marges des transporteurs sont très réduites, et les négociations sur les salaires qui débutent risquent de ne pas répondre à la demande des salariés ».
Chargement et déchargement. « Nous réitérons notre demande d'interdiction du chargement et déchargement par les conducteurs routiers. Certains pays européens ont légiféré. Nous exigeons des actions concrètes en ce sens. Le gouvernement ne peut pas promouvoir la sécurité au travail pour les salariés par des spots publicitaires, et négliger les travailleurs des transports. Nous demandons que le rapport Garcia soit rendu public. Ce rapport préconise l’interdiction de principe de ces opérations, assortie d’exceptions ».
Conditions d'accueil des conducteurs sur les aires d'autoroute. « Les conditions d'accueil sur les aires d'autoroute sont indignes. L’accueil s’est amélioré mais le nombre de places manque cruellement. Le ministre nous a dit que nous étions la seule organisation à porter cette problématique, alors que nous sommes tous d’accord. Pour lui et ses services, tout allait bien ! Voilà une drôle méthode pour nous faire patienter ».
Congés de Fin d'Activité (CFA). « L'engagement de l'État sur le CFA reste lettre morte depuis le départ de Clément Beaune en janvier 2024. Les promesses n'ont pas été suivies d'actes, et nous exigeons que les autorités prennent leurs responsabilités pour garantir aux conducteurs leur fin de carrière ».
Aides fiscales. « Les aides fiscales servent aujourd'hui davantage les intérêts des actionnaires des grandes entreprises que l'amélioration des conditions de travail des salariés. Pendant que certains réclament toujours plus d’aides financées par les impôts des Français, les travailleurs des transports continuent de souffrir. C'est une situation intolérable qui ne peut durer ».
La patience a des limites... La CFTC Transports est prête à laisser le ministre s’installer dans ses fonctions. « Il faut être patient, encore trois semaines pas plus, avertit Guillaume Cadart. Nous ne serons pas des témoins passifs. La CFTC Transport va se battre. Nous sommes en concertation avec d’autres organisations syndicales pour appuyer ces revendications. Il va falloir trouver des solutions pour l’attractivité de la branche, sinon la situation ouvrira la porte à de nouveaux gilets jaunes ».
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