Au volant de son camion, Olympe ne passe pas inaperçue : elle appartient à cette minorité que sont les professionnelles de la conduite routière : dans le transport de marchandises, elles ne sont que 10 % des 313 453 routiers (selon le rapport OPTL 2022).
La passion dès 15 ans
Le métier se féminise doucement. Très doucement... Ce pourcentage évolue peu depuis dix ans. Pourtant, la passion du camion, Olympe est tombée dedans à l'âge de quinze ans.
Aujourd'hui, elle roule pour Immo Ouest, transporteur basé dans le département de la Somme. Au volant de son semi-remorque benne, qu'elle adore conduire, les kilomètres défilent. Hauts-de-France, Bretagne, Suisse, Belgique, Hollande... Elle voyage.
"Je ressens du bien-être au volant. Je me sens libre, je me sens bien, je n'ai pas l'impression de travailler", se réjouit-elle.
Avant de travailler chez Immo Ouest, Olympe a fait des études de comptabilité. Elle s'est arrêtée en première année. Puis a changé de voie. Elle a travaillé en usine, dans le service à la personne, puis : “J'ai passé les permis lourd et super lourd. Depuis mes 15 ans, j'étais passionnée par les camions, mais je n'avais jamais osé franchir le pas. Là, comme j'avais arrêté mes études, je me suis dit pourquoi pas essayer”.
Un camion, des rencontres, la vie
Sur la route, chez les clients, le métier de conductrice est aussi un métier de contacts.
"Les gens sont parfois étonnés, parfois impressionnés, poursuit Olympe. Le rapport femme homme évolue, ce n'est plus comme il y a des années, les femmes sont plus acceptées".
Un point de vue renforcé par celui qu'exprime son employeur : "Les femmes sont donc les bienvenues dans le transport routier de marchandises, explique Jean-Charles Sarr. Les clients sont contents de voir arriver des conductrices à ces postes. Les collègues masculins aussi.”
Tout n’est pas rose
Pour autant, tout n'a pas été rose durant la période d'intégration. “Les premiers découchés n'étaient pas rassurants", concède Olympe, qui se souvient s'être sentie seule dans le camion. "Après, en discutant avec d'autres chauffeurs, nous savons quels sont les endroits les plus sûrs”.
Des avis qui devraient rendre un peu plus attractif cette profession, souffrant de clichés et d'idées reçues. Pour autant, elle le sera plus encore si le niveau de pénibilité diminue, et si les salaires augmentent...
Complément d'information
Olympe dispose d'un wc intégré dans sa cabine