La mobilisation du Groupement national des transports combinés (GNTC) monte d’un cran. Après avoir écrit une première fois à Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État aux Transports, le 11 décembre 2019, l’instance représentative des professionnels du fret combiné rail-route a récidivé ce 12 décembre en sollicitant auprès de ce même interlocuteur un rendez-vous le plus rapidement possible. "Nous souhaitons, en effet, lui exposer les difficultés rencontrées par les professionnels du transport combiné et du fret ferroviaire en prolongement des huit jours de perturbations graves touchant ce mode de transport, explique Aurélien Barbé, délégué général du GNTC. Nous voulons également profiter de cette rencontre pour demander la garantie d’un service minimum pour la circulation des trains de fret tout en commençant à réfléchir à un soutien financier. Ces aides sont d’autant plus nécessaires que certains acteurs sont déjà au bord du gouffre".
"Nous vivons actuellement la période la plus dure"
À l’instar des membres de l’Association française du rail (Afra), les adhérents du GNTC connaissent un même niveau d’activité depuis le début des grèves. Seuls moins de 10 % des trains normalement programmés ont circulé depuis le 4 décembre 2019. "Il n’y a malheureusement aucune garantie que ces trains arrivent à destination compte tenu des entraves à la circulation rencontrées ici et là du fait de l’action des cheminots gréviste, comme le fait remarquer, en outre, Aurélien Barbé. Nous remarquons aussi que les cadres qui, traditionnellement, permettent d’assurer l’écoulement d’une partie du trafic en période de grève sont, pour partie, également engagés dans la grève. Conséquemment, nous vivons actuellement la période la plus dure après les mouvements sociaux que nous avons déjà dû subir en 2016 et 2018".
Report modal inversé
Sans surprise, les opérateurs sont obligés de s’organiser autrement, ce qui signifie qu’ils sont obligés de réaliser un report modal inversé en confiant provisoirement les marchandises à la route.
La position des chargeurs fera donc l’objet de toutes les attentions à l’issue de la grève qui, pour l’heure, ne semble pas devoir faiblir d’ici au 17 décembre 2019, autre journée de forte mobilisation attendue. Certains de ces chargeurs pourraient, en effet, être enclins à se détourner du rail estimant que ce mouvement social d’ampleur, le troisième en trois ans, est celui de trop.
En attendant la reprise, si reprise il y a d’ici quelques jours, sera longue à se dessiner. Des mesures spécifiques à la sécurité imposent, en effet, des contraintes supplémentaires sur les sections de ligne qui n’ont pas été circulées durant une période de 72 heures consécutives.