Transgourmet met les gaz pour rendre son transport durable. Le grossiste alimentaire, fournisseur des professionnels de la restauration hors foyer et de la boulangerie-pâtisserie, vient de lancer sur la route son premier camion de livraison au biogaz (bioGNV) au départ de son site de Castelnau-d’Estrétefonds (Haute-Garonne).
Ce camion frigorifique écologique bitempérature permet de réduire de 95 % les émissions de gaz à effet de serre grâce au carburant propre, le biogaz issu de la méthanisation des déchets organiques. "On a conçu ce véhicule en coopération étroite avec le carrossier Aubineau et le frigoriste Carrier en le dimensionnant et le configurant en fonction de notre activité", indique Bruno Scoarnec, directeur transport de Transgourmet France.
Un projet avec Engie
Le groupe étudie également un nouveau projet ambitieux d’économie circulaire en coopération avec Engie (ex GDF-Suez) dont le principe serait de méthaniser les biodéchets issus de ses entrepôts et d’utiliser le biogaz ainsi fabriqué comme carburant pour ses camions.
En attendant, le nouveau véhicule au biogaz s’inscrit dans la démarche plus globale de l’entreprise de recherche d’innovations technologiques en cocréation avec ses carrossiers et frigoristes partenaires afin de trouver la meilleure alternative possible aux énergies fossiles pour limiter son impact environnemental.
Réduire les émissions de 16 % avant 2020
"Notre objectif est de réduire nos émissions de CO2 de 16 % entre 2015 et 2020", assure Bruno Scoarnec. C’est dans cette logique que Transgourmet a déjà mis en service quatre autres camions de livraison au gaz naturel compressé (GNC) capté sur le réseau du gaz de ville. "Deux camions au GNC opèrent des livraisons urbaines et périurbaines à Paris et sa région à partir de Rungis (Essonne), et deux autres, qui seront sous-traités au transporteur Staf, s’apprêtent à faire de même depuis notre site de Valenton (Val-de-Marne)", précise-t-il.
Après le biogaz et le GNC, le biodiesel et l'hybride
Mais ce n’est pas tout. Le groupe va lancer en octobre prochain un nouveau véhicule frigorifique écologique fonctionnant cette fois au biodiesel (B100) extrait de l’huile de colza et dédié aux livraisons urbaines. À partir de son site de Carquefou, en Loire-Atlantique, il desservira les points de livraison de la ville de Nantes.
Enfin, le grossiste alimentaire prévoit de sortir fin 2017/début 2018 un camion frigorifique hybride, diesel et électrique, destiné également à opérer les livraisons urbaines. L’objectif, à terme, du groupe est de moderniser et de renouveler progressivement sa flotte de près de 600 camions bitempérature qui livrent 9 000 destinataires par jour, pour l’adapter au mieux aux divers périmètres de livraison, urbain, périurbain et rural.
Anticiper le durcissement de la réglementation
"On anticipe ainsi le durcissement de la réglementation environnementale des villes en matière de livraisons", souligne Bruno Scoarnec. Mais ces diverses expériences de nouveaux véhicules propres, qui vont se dérouler pendant encore un an, doivent encore convaincre de leur fiabilité opérationnelle. "On souhaite étudier le comportement de ces camions écologiques dans la durée et voir leur consommation de carburant. Car ils représentent un surcoût d’investissement de 15 % par rapport aux véhicules diesel…", expose-t-il.
Aujourd’hui, 70 % de la flotte de Transgourmet France est conforme aux normes environnementales européennes Euro 5 et 6. Outre les investissements dans de nouveaux modèles de camions, l’optimisation des tournées de livraison et les pratiques de conduite rationnelle adoptées par les chauffeurs livreurs ont également permis à l’entreprise de réduire de près de 7,5 % la consommation de carburant de sa flotte de véhicules depuis 2014.