Mercedes vient d'expérimenter avec succès en Suisse des livraisons effectuées par drone jusqu’aux camionnettes des livreurs pour le compte de Siroop, une plate-forme d’e-commerce détenue par Coop et Swisscom. Les colis transportés (du café, des lunettes de soleil et des lames de rasoir) devaient peser moins de 2 kg et tenir dans l’équivalent d’une boîte à chaussures. Ils partaient d’un entrepôt de Siroop pour rallier l'une des deux camionnettes Mercedes-Benz Vito équipées spécialement pour cette opération, avec une zone d’atterrissage sur le toit.
Livraison 30 minutes après la commande
Les camionnettes s’arrêtaient à l'un des quatre points prédéfinis, appelés "points de rendez-vous", dans la ville de Zurich, où le chauffeur prenait ensuite possession du paquet pour le livrer de manière plus conventionnelle. Du 25 septembre au 13 octobre, une centaine de paquets commandés sur le site de Siroop ont ainsi pu être acheminés de cette manière, en moins de 30 minutes après la prise de commande. Le tout sans incident, précise Mercedes.
Des charges de 2 kg sur 20 km à 36 km/h
Contactée, la société Siroop indique qu’elle souhaite analyser les résultats de ces tests et les retours de ses clients avant d’envisager une éventuelle poursuite de l’expérimentation. Pour sa part, Mercedes se montre "extrêmement satisfait" des résultats du projet, qui a permis de déterminer les points les plus critiques à optimiser. "Nous voyons un grand potentiel pour notre solution et avons l'intention de la développer pour l'inclure d'autres domaines d'application", a indiqué Stefan Maurer, responsable des transports futurs chez Mercedes-Benz Vans.
Parachute automatique
Les drones utilisés sont des quadricoptères de la société Matternet, capables de transporter des charges de 2 kg sur un rayon de 20 km, à une vitesse moyenne de 36 km/h. Pour des raisons de sécurité, ils sont dotés d’un parachute s’ouvrant automatiquement en cas de défaillance totale de l’électronique (le drone pèse 9 kg à vide). Cela n’est pas pris à la légère par les opérateurs.
Pour parer à ce type d’éventualité, le géant Amazon, qui s’intéresse aux drones à travers son programme Prime Air, vient ainsi de déposer un brevet fin novembre destiné à désassembler ses engins volants en plein vol en cas de déficience. La firme de Jeff Bezos compte ainsi larguer en premier le paquet, puis les rotors et enfin le corps de l’engin, si possible en plusieurs fois sur des espaces a priori sans risque comme des bassins ou des lacs. Ces emplacements ne courant pas les rues en zone urbaine, nous voilà donc prévenus : le ciel risquera parfois de nous tomber sur la tête.